Dernier débat de Floride: la lune, l’immigration et l’immobilier

§ Article tiré du Monde.fr sur le dernier débat républicain avant la primaire de Floride de mardi 31 janvier…

Romney et Gingrich s’écharpent lors du dernier débat en Floride

Les quatre candidats républicains ont entamé, jeudi 26 janvier, un nouveau débat, qui a pris des allures de duel entre les deux favoris, Newt Gingrich et Mitt Romney, au point d’en oublier presque de critiquer le président Obama. Lors du dernier débat télévisé avant l’élection primaire du 31 janvier, ancien gouverneur du Massachusetts, est parvenu à mettre son adversaire sur la défensive lors de vifs échanges portant surtout sur l’immigration et les finances. Cette rencontre, à Jacksonville en Floride, intervenait à cinq jours de la primaire organisée dans cet Etat.

Gingrich et Romney sont au coude-à-coude en Floride, un « swing-state » (État indécis) dont la primaire républicaine pourrait orienter la suite du processus de sélection du futur candidat du Grand Old Party. L’ancien président de la Chambre des représentants, fort de sa nette victoire en Caroline du Sud, conteste désormais la place de favori à l’ex-gouverneur du Massachusetts. Une victoire en Floride pourrait lui donner ce statut. Mais alors qu’il avait manifesté lors des précédents débats une maîtrise oratoire certaine, il a jeudi soir souvent été pris au dépourvu par Romney.

Coloniser la lune

Ce dernier, comme les deux autres candidats, Rick Santorum et Ron Paul, ne s’est pas privé de tourner en dérision les propos tenus récemment par Gingrich devant d’anciens employés de la NASA, licenciés depuis la fin du programme de la navette spatiale. Dans cet État symbolique de la conquête spatiale accueillant la base de lancement de Cap Canaveral, Gingrich avait affirmé qu’élu président, il chercherait à installer avant la fin de son deuxième mandat une base permanente sur la Lune.

Romney a estimé que l’argent que coûterait une telle entreprise serait mieux dépensé à d’autres projets. « C’est peut-être une grande idée, mais ce n’est pas une bonne idée », a-t-il également dit. « Je ne pense pas que nous devions aller sur la Lune, a de son côté réagi l’élu du Texas Ron Paul. Je pense que, peut-être, nous devrions y envoyer quelques responsables politiques. »

L’immigration

Le débat a été le plus vif sur la question de l’immigration. Romney s’est notamment emporté contre des propos de Gingrich, qui l’avait précédemment accusé d’être « anti-immigrant ». « C’est inexcusable. Je ne suis pas anti-immigrant. Mon grand-père est né au Mexique. Le père de mon épouse est né au pays de Galles. Ils sont venus dans ce pays. La seule idée que je puisse être  anti-immigrant est répugnante, n’utilisez pas un tel terme », a réagi Romney.

Gingrich, dont le programme en matière d’immigration est plus modéré que celui de la plupart des autres républicains, a répété qu’il était, selon lui, impossible de reconduire à la frontière plusieurs millions de personnes, et qu’il était nécessaire d’autoriser ceux qui étaient présents depuis des décennies aux Etats-Unis à y rester.

L’immobilier  

Les deux hommes se sont ensuite déchirés sur leurs investissements, en liaison avec Freddie Mac et Fannie Mae, les deux régies immobilières publiques renflouées par l’Etat fédéral lors de la crise de 2008.

« M. Gingrich a été payé par Freddie Mac pour faire sa promotion. Nous aurions préféré avoir quelqu’un qui appuie sur la sonnette d’alarme plutôt que sur l’accélérateur », a dénoncé Mitt Romney. Et alors que M. Gingrich l’attaquait pour avoir investi dans ces régies immobilières, M. Romney a embrayé : « Avez-vous vérifié vos investissements ? Vous avez aussi des investissements dans Fannie Mae et Freddie Mac. » La tension était telle que le chrétien-conservateur Rick Santorum est intervenu, demandant que MM. Romney et Gingrich arrêtent leurs « mesquineries politiques » et se « concentrent sur les dossiers ».

Contrairement au débat organisé lundi à Tampa, l’audience était, cette fois-ci, autorisée à applaudir les réponses des candidats. A l’issue du débat de lundi, Gingrich, qui semblait lors des précédents être parfois galvanisé par la clameur du public, avait menacé de ne plus participer à un débat imposant le silence à l’audience. Les sondages donnent les deux candidats dans un mouchoir de poche. M. Romney y recueille 27,3 % des intentions de vote, contre 31 % pour M. Gingrich, selon une moyenne des récents sondages publiée jeudi par le site Real Clear Politics.

M. Santorum et Ron Paul, les deux autres candidats qui n’ont pas les moyens financiers suffisants pour y faire vraiment campagne, sont loin derrière. Avec ses 4 millions d’électeurs républicains (plus que le total de ceux ayant déjà voté dans l’Iowa, le New Hampshire, et la Caroline du Sud) et les 50 délégués qui tomberont dans l’escarcelle du gagnant, la Floride est un état particulièrement convoité.

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