“Desperate Republicains”, série télé de l’année?

Dans la foulée du caucus de l’Iowa et de l’abandon de Michele Bachmann, chronique à chaud de Thomas Halter, reprise de son blog homonyme. Bonne lecture…

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Ça y est! C’est parti! Le caucus de l’Iowa marque le départ de la nouvelle saison d’une de mes séries préférées : la course à l’investiture républicaine.

Une fois n’est pas coutume, le scénario qui se dessine semble tout droit issu de l’esprit d’une équipe d’auteurs de sitcom à succès. Décor, personnages, rythmique, public cible, idéologie sous-jacente, punch lines, gimmicks, produits dérivés, annonceurs et autres paramètres sont tous maîtrisés pour toucher le public le plus large possible. Jackpot à tous les coups. On peut lancer la production !

Le premier épisode a lieu à Des Moines, Iowa. État bleu foncé du centre du pays, peuplé de 3 millions d’habitants. Les personnages s’y sentent bien et savent que la concurrence sera galvanisée par l’opportunité de marquer les esprits. Le pilote de la série définit les épisodes à suivre et personne ne veut la place du mort qu’occupe Michelle Bachmann.

Aaaah Michelle… Dommage, elle est sexy, et bien réac’, ce qui la rend encore plus sexy. Mais son agent l’a plantée pour un autre personnage, et la responsable du casting a bien dû constater l’ampleur des dégâts. Une caravane en moins à charge de la prod’. « On reste en contact, Michelle. On aura besoin de figuration et on aime ton côté Bree Van de Kamp. Tu es en extra, voilà. Allez, cia-ciao. »

Dommage, on l’imaginait bien fricoter avec un des autres personnages, tous masculins. Peut-être Rick Perry, le Joey Tribbiani de la bande. Pas très malin, mais charmant et jamais avare d’une gaffe incroyable pour faire marrer les copains et le public. On n’y croit pas des masses mais c’est quand même le cow-boy de la bande, ce qui a son importance dans une production hollywoodienne.

Surtout avec le personnage du méchant, Newt ‘J.R.’ Gingrich. Gingrich est le salaud que vous adorerez détester. Et il serait regrettable de faire l’impasse sur quelques duels Perry-Gingrich. Le public adore ça, sans parler de l’inépuisable source à bêtisier que constitueront ces images. Il faut donc maintenir ces deux-là dans le script jusqu’à ce qu’ils s’entretuent. Mort des deux personnages. Générique sur fond d’images du prochain épisode. Effet dramatique et addiction totale du public assurés.

« La semaine prochaine, Jochn McCain, héros de la saison précédente, apparaîtra aux côtés de Mitt Romney le temps d’un épisode. Ne ratez pas les chaleureuses retrouvailles des frères ennemis ! En direct sur FoxNews ! » Il faut dire que Mitt ‘Richie Rich’ Romney semble peiner à endosser le rôle principal de la série. Il connaît bien ses répliques mais il est nul en impro et ne parvient pas à séduire les foules à cause de son sourire Pepsodent et de ses costars à dix mille dollars.

Rick Santorum l’a compris et compte bien en profiter. Le Ned Flanders de service compte se servir de Romney comme d’un escabeau pour grimper dans l’estime du public. Réactionnaire bigot légitimé par son statut de père de famille nombreuse, il rassure la ménagère tout en caressant les rednecks dans le sens du poil. Son aura fanatique hissera-t-elle son nom en tête du générique ? Ron ‘Sheldon’ Paul profitera-t-il finalement des faux-pas de ses adversaires pour faire entendre ses idées ? La production semble encore hésiter à lui donner plus de répliques, car son discours est trop rationnel et équilibré pour susciter assez de réponse émotive auprès du public.

Quoique. Après tout, les geeks sont de plus en plus hype…

THOMAS HALTER

Bachmann: abandon sur KO

L’égérie du Tea Party avait beau sourire à pleines dents, hier soir devant ses supporters en Iowa, elle n’en menait déjà plus large…

En courbe descendante dans les sondages depuis des semaines, la seule candidate féminine en lice pour l’investiture républicaine n’a jamais été en mesure de retrouver le succès son début de campagne, l’été dernier. Éclipsée par Rick Perry qui se lançait alors dans la bataille, Bachmann se fera tour à tour dépasser par Romney, Cain, Gingrich, Paul, puis Santorum. Bref, presque l’ensemble des candidats du parti.

Abandonnée la semaine dernière par Kent Sorenson, son directeur de campagne pour l’Iowa, la campagne se Bachman prenait déjà l’eau de toutes parts. Quand le bateau coule, les rats s’empressent de quitter le navire et Kent Sorenson a vite fait de rejoindre l’équipe de Ron Paul « qui est plus à même de battre Romney et de remporter l’investiture du parti » avait-il alors annoncé à la presse.

Seul Dieu semblait alors ne pas se détourner de Michelle Bachmann mais au vu des résultats définitifs, il n’a clairement pas exaucé ses prières. L’humiliation est totale pour la candidate qui concourrait pourtant à domicile. Avant-dernière du peloton, elle peine à obtenir 5% des voix et ne devance que Jon Huntsman, qui n’a même pas fait campagne en Iowa!

Dans une conférence de presse, au lendemain du verdict sans pitié de ses concitoyens, Michelle Bachmann a annoncé se retirer de la course à l’investiture républicaine. Elle a également, comme il est de coutume, demandé à ses supporters de s’unir autour du futur champion du parti, sans pour autant préciser à qui elle apportera son soutien.

Comme j’en parlais aujourd’hui même sur ce blog, son seul espoir est d’être éventuellement repêchée comme Vice-Présidente par le favori républicain, un candidat qui aurait peut être intérêt à rallier à sa cause les sympathisants du Tea Party…

Mitt Romney, l’appel est lancé.

 

 

 

Romney vainqueur en Iowa…avec 8 voix d’avance !

A l’issue d’une soirée riche en rebondissements, Mitt Romney a finalement remporté à l’arrachée le caucus de l’Iowa, juste devant l’ultraconservateur Rick Santorum.

Il aura fallu attendre l’annonce officielle de Matt Strawn, président du parti républicain de l’Iowa, pour enfin départager les deux gagnants du premier scrutin des primaires. Jamais une élection dans cet état n’avait été aussi serrée et plus que jamais chaque vote a compté.                        Une visite éclair dans un bar du coin, quelques poignées de mains supplémentaires, des  indécis qui se laissent finalement convaincre, la victoire en Iowa s’est vraiment jouée à pas grand-chose.

Résultats définitifs

A l’issue du dépouillement final, Mitt Romney et Rick Santorum flirtent chacun avec les 25%, avec respectivement 30.015 et 30.007 voix de préférence. Ron Paul, qui était annoncé initialement en tête, complète le podium avec 26.219 sympathisants, soit 21,5% des votes.
Loin derrière le trio de tête arrive Newt Gingrich (13%), devant le texan Rick Perry (10%). Michele Bachmann se couvre de ridicule en sixième position (5%) seulement devant la lanterne rouge Jon Huntsman (0,6%), qui n’a même pas daigné faire campagne dans l’état.
Bilan après l’Iowa

Contrairement à son programme initial, Mitt Romney est finalement resté à Des Moines, la capitale, pour fêter son premier succès de l’année. S’il était attendu sur le podium, sa première place obtenue au finish contribue à renforcer son image de favori. Largement en tête dans le New Hampshire (22% d’avance selon les derniers sondages RCP) où il a établi son QG de campagne, l’ancien gouverneur du Massachussetts est presque assuré de remporter le deuxième scrutin qui se déroulera le 10 janvier. C’est le candidat le plus stable, le plus crédible, le plus organisé à l’échelle nationale et aussi celui qui possède le plus de ressources. Même s’il peine à séduire l’aile dure du parti, Mitt Romney est selon moi le futur adversaire d’Obama.

Mitt Romney savoure sa victoire dans l'Iowa (Reuters)

A la traîne dans les sondages jusqu’à la veille du scrutin, Rick Santorum aura finalement connu son momentum à un moment idéal. L’ancien sénateur de Pennsylvanie a été relativement épargné par les attaques (ce qui ne va pas durer) et est propulsé grâce à son succès sur le devant de la scène. Encore peu connu de l’électorat républicain, l’engouement médiatique pour le caucus a fait de lui une alternative possible à Mitt Romney. Présenté comme le champion des valeurs religieuses, Santorum a aujourd’hui gagné en crédibilité. Il lui faudra néanmoins confirmer ce bon résultat dans d’autres états, lui qui ne possède pas d’organisation à l’échelle nationale ni de grandes réserves de trésorerie.

Selon moi, il risque de suivre la même voie que Mike Huckabee en 2008. Après avoir marqué les esprits par une victoire en Iowa, le pasteur de l’Arkansas n’arriva pas à garder l’avantage sur la longueur, face à un John Mc Cain qui ratissait plus large. Aujourd’hui, le candidat d’envergure nationale est incontestablement Mitt Romney. N’en déplaise aux stratèges de l’équipe d’Obama qui préférerait devoir affronter Santorum en novembre.

En  troisième position, Ron Paul,  le doyen de la compétition, a paradoxalement séduit l’électorat le plus jeune. Un très bon résultat, en comparaison avec sa cinquième place (10%) obtenue en 2008. Bien placé dans les sondages des prochains scrutins, le candidat libertarien risque de faire encore parler de lui et d’atteindre quelques podiums. Néanmoins, avec son discours radical au niveau économique (suppression d’agences gouvernementales etc) je  doute qu’il arrive à gagner l’investiture du parti.

Les déçus de l’Iowa

Cible d’attaques en règle de la part de ses rivaux et rattrapé par les scandales, Newton Gingrich, qui trônait en tête des sondages pour l’Iowa à la mi-décembre, échoue finalement à la 4ième place. Sentant venir la défaite, le candidat avait pris les devants en annonçant à la presse qu’il ne comptait pas gagner le scrutin. Après avoir relativisé l’importance du caucus, l’ancien président de la Chambre table sur une campagne à long terme, avec une stratégie globale qui vise les 50 états.

Dans le même ordre d’idée, Rick Perry prétend défendre une stratégie d’envergure nationale. Même s’il a essayé de limiter la casse en Iowa avec un véritable programme marathon ces derniers jours, obtenir la cinquième place n’est vraiment pas un bon signal pour une campagne déjà bien moribonde. Je ne serais pas surpris de le voir abandonner la course dans les semaines à venir. Rick Perry devrait selon moi attendre 2016, histoire de faire oublier ses bourdes.

Cuisante défaite pour l’égérie du Tea Party Michele Bachmann, qui malgré une campagne de fond en Iowa, son état natal, peine à obtenir 5% des suffrages. Son vivier d’électorat, très conservateur,  lui a sans doute préféré Santorum ou Ron Paul. Sans grand espoir pour la suite des primaires, elle devrait sans doute replonger dans l’anonymat d’ici peu à moins d’animer un show télévisé sur Fox News. L’héritière de Sarah Palin (en plus crédible selon moi) pourrait éventuellement continuer la course sur un ticket présidentiel, si elle est choisie comme Vice-Présidente par le favori du parti. A l’image de Joe Biden, qui après avoir terminé 5ième en Iowa en 2008 et critiqué Obama pour son inexpérience, est revenu au dernier moment dans la course à la Maison Blanche.

En queue de peloton, Jon Huntsman n’a pas misé grand-chose sur l’Iowa, dans lequel il n’a même pas fait campagne. L’ancien gouverneur de l’Utah concentre ses efforts sur le New Hampshire, où il espère lui aussi enfin connaitre son heure de gloire. Verdict mercredi prochain.

Résultats définitifs – Caucus Iowa

RICK SANTORUM (Pennsylvanie) 

> 24,6%   /   29.839 voix de préférence

2° MITT ROMNEY (Massachussets)

> 24,5%   /    29.805 voix de préférence

>> Annoncé premier au lendemain du scrutin, avec seulement 8 voix d’avance, Mitt Romney a finalement été déclassé suite à un recomptage des voix dans l’état. Finalement, Rick Santorum a gagné le caucus de l’Iowa avec 34 voix d’avance…

3° RON PAUL (Texas)

> 21,4%   /    26.036 voix de préférence

4° NEWT GINGRICH (Virginie/Géorgie)

>13,3%   /   16.163 voix de préférence

5° RICK PERRY (Texas)

> 10,3%   /  12.557 voix de préférence

6° MICHELE BACHMANN (Iowa/Minnesota)

> 5%   /   6.046 voix de préférence

7° JON HUNTSMAN (Californie/Utah)

> 0,6%   /   739 voix de préférence

8° BUDDY ROEMER (Louisiane)

> 0,3%   /   316 voix de préférence

>> Selon les statistiques officielles 614.913 électeurs républicains sont enregistrés en Iowa.

>> Pour le caucus interne du 3 janvier, 122.255 ont voté , soit près de 20%.

§ Source des résultats: Washington Post

« Des Moines » en Iowa, capitale politique des USA

Après six mois d’une campagne mouvementée, les candidats républicains s’affrontent enfin dans les urnes de l’Iowa, modeste état rural du centre du pays. A l’occasion de ce premier scrutin des primaires, la ville de « Des Moines » vole pour un temps la vedette à Washington, comme capitale politique et médiatique des États-Unis.

Rick Perry, Mitt Romney, Michele Bachmann, Rick Santorum, Newt Gingrich, Ron Paul et Jon Huntsman. Les sept prétendants à l’investiture républicaine, battent le pavé dans les rues, embrassant des bambins et serrant un maximum de mains, à quelques heures du coup d’envoi du caucus de l’Iowa.
Processus politique plus complexe que les simples primaires, pratiquées dans la plupart des états américains, le « caucus » consiste en des réunions de quartier, généralement dans des écoles ou des églises, pendant lesquelles des délégués qui soutiennent tel ou tel candidat tentent de rallier à eux les électeurs présents dans la salle. En plus de voter pour un candidat à la présidentielle, les sympathisants élisent ainsi les délégués locaux du parti.
Même si l’Iowa et ses 3 millions d’habitants ne pèse pas lourd au niveau électoral (moins d’1% de la population américaine), c’est sans conteste l’un des états les plus courtisés lors des primaires du fait de son poids symbolique important.

Depuis le succès de Carter en 1976, qui passa, grâce à sa victoire dans l’état, du statut d’anonyme à celui d’outsider, l’Iowa est devenu le point de départ de toutes les campagnes présidentielles. Marquer des points en Iowa signifie lancer sa campagne, échouer envoie par contre un mauvais signal, qui peut même parfois sonner le glas d’un candidat sans grandes ressources.

Vu le prix d’une campagne d’envergure nationale, la plupart des « petits candidats » focalisent leurs ressources sur l’Iowa et le New Hampshire, dont la primaire se déroule une semaine plus tard. Ces deux évènements sont l’unique occasion de marquer les esprits et de ratisser suffisamment de fonds pour assurer la suite de la campagne. Des Moines se transforme ainsi tous les quatre ans champ de bataille politique.  Une situation qui agace certains représentants de petits états voisins, qui ne reçoivent pour ainsi dire aucune attention politique des candidats en lice. Certains analystes politiques dénoncent également cette attention disproportionnée envers l’Iowa, tant médiatique que politique. Ainsi dans certains bars, il y a avait aujourd’hui plus de journalistes présents que d’électeurs…

Dans un article croustillant intitulé « N’hésitez pas à ignorer l’Iowa » (Feel free to ignore Iowa), Gail Collins, éditorialiste pour le New York Times résume « Ce mardi se déroulera une élection visant à sélectionner le candidat préféré d’un petit groupe de gens qui est de fait plus âgé, plus riche et plus blanc que l’électorat américain moyen, et plus extrême que le républicain moyen. Le monde entier observera. Les cookies seront excellents. » S’il est indéniable que l’Iowa est surreprésenté dans la campagne présidentielle, il est difficile de faire autrement. Si à l’avenir, un autre état donne le coup d’envoi des primaires, les bus des équipes de campagne déménageront aussi sec…

A seulement quelques heures du caucus, les tendances et les sondages pleuvent sur la toile.
Si le grand favori Mitt Romney et le libertarien Ron Paul sont assurés de figurer sur le podium, il est très difficile de déterminer dans quel ordre, tant  l’écart entre les candidats est serré. Sans compter le nombre d’électeurs encore indécis. A en croire les derniers sondages, l’ultra-conservateur Rick Santorum complèterait le podium devant Gingrich et Perry, qui ne terminerait que cinquième. Et Bachmann prierait toujours pour un miracle.

Candidats Républicains – Caucus Iowa

Mutinerie dans l’équipe Bachmann

Kent Sorenson, sénateur de l’Iowa et président de campagne de Michele Bachmann pour cet état, quitte le navire moins d’une semaine avant le scrutin.

Lors d’un meeting à Des Moines, la capitale, Kent Sorenson a annoncé à la foule rejoindre l’équipe de Ron Paul « plus à même de battre Romney et de remporter l’investiture du parti ».          « Nous allons emmener Ron Paul jusqu’à la Maison Blanche » a-t-il ajouté, à peine quelques heures après avoir prévenu Bachmann qu’il abandonnait le train en marche.

Un coup dur pour l’égérie du Tea Party qui a beaucoup misé sur ce vote inaugural des primaires dans l’Iowa, l’état dans lequel elle a grandi et où elle avait annoncé sa candidature en juin dernier.
L’héritière de Sarah Palin espère toujours créer la surprise et faire redécoller sa campagne. Mais à en croire les sondages actuels, elle ne réalisera pas mieux qu’une quatrième place (en étant optimiste), derrière les favoris du parti que sont Romney, Gingrich et Paul. Toute la question est de savoir dans quel ordre!
Sans grand espoir d’atteindre le podium lors d’une des quatre primaires de janvier, la plus grande chance de Michele Bachmann serait d’être  repêchée sur un ticket présidentiel par le champion républicain…

Michele Bachmann – http://www.michelebachmann.com

Primaires républicaines: l’affiche est connue

Avec le retrait officiel de Sarah Palin et de Chris Christie, plus d’invité surprise n’est à attendre dans la course à l’investiture républicaine. A quatre mois des premiers scrutins de l’Iowa et du New Hampshire, la liste des républicains est désormais définitive: dix candidats se disputeront la place avant d’affronter Obama.

Qui sera le favori du parti républicain? C’est la question à laquelle tente de répondre les différents instituts de sondages américains. Mais à voir la variation des résultats au fil des semaines, les électeurs du parti de l’éléphant ne semblent pas encore avoir trouvé de candidat suffisamment rassembleur.

Les grands favoris

Mitt Romney

Mitt Romney est à l’heure actuelle le candidat le plus stable au niveau des sondages. L’ancien gouverneur du Massachusetts a derrière lui l’expérience de la campagne de 2008, il possède de solides réserves de trésorerie et il a donné une image positive à l’issue des débats télévisés. Il reste néanmoins fort critiqué par la base radicale du parti, sur le thème des soins de santé, ainsi que pour ses positions idéologiques changeantes, notamment concernant l’avortement.

Rick Perry

Rick Perry est l’autre poids lourd des primaires même si sa cote de popularité semble dégringoler aussi vite qu’elle était montée, quelques jours seulement après l’annonce de sa candidature. Le gouverneur texan a déçu dans les débats et est la cible d’attaques en règle de la part de ses rivaux républicains.

L’aile gauche du parti lui reproche de sabrer dans la sécurité sociale et d’être intransigeant dans l’application de la peine de mort. La droite du parti le trouve trop laxiste sur les questions d’immigration. Néanmoins, l’équipe de Rick Perry a réussi à récolter plus de 17 millions de dollars en moins de deux mois de campagne, preuve de la solidité de ses soutiens.

Les challengers

Plus étonnant, Herman Cain complète le podium depuis peu. Sans n’avoir jamais été élu à un poste politique, l’énergique ténor du Tea Party fait beaucoup parler de lui et risque de rafler une partie des voix d’ultra-conservateurs, Sarah Palin ayant déclaré forfait. Mais reste à voir s’il peut séduire l’électorat modéré et convaincre la haute sphère politique du parti de le soutenir.

Herman Cain

Candidats de l’expérience, l’ancien président de la Chambre Newt Gingrich et le texan libertarien Ron Paul continuent leur campagne, tous deux soutenus par une base fidèle de partisans mais qui peinent à dépasser la barre des 10% dans les sondages.

Seule femme en lice, Michele Bachmann semble s’essouffler après le succès de son début de campagne, avant que Rick Perry n’entre dans la course.

 Le peloton de queue

L’ancien sénateur de Pennsylvanie Rick Santorum et l’ancien gouverneur de l’Utah Jon Huntsman peinent toujours à décoller dans les sondages et récolter suffisamment de donations.

Ils ont néanmoins plus de chance que l’ancien gouverneur de Louisiane Buddy Roemer et que le candidat du Nouveau-Mexique Gary Johnson, qui ne sont même pas repris dans les sondages ni invités aux débats télévisés, la meilleure publicité possible pour un candidat.

Sans compter les différents activistes, tel Fred Karger un candidat pro-gay, qui n’ont aucune chance réelle de remporter l’investiture, par manque de soutien politique et financier…ou parce qu’ils assument des choix politiques trop audacieux.

Paradoxe des sondages

Si tous les sondages donnent les républicains largement favoris face à Obama, la désignation du champion du parti pose encore problème. A la question voterez vous pour un républicain ou pour Obama? Le parti républicain gagne toujours. Par contre à la question : dans le duel Obama contre Cain, Perry, Bachmann ou Santorum lequel obtiendra votre vote?  Le président sort toujours largement gagnant. Seul Mitt Romney semble mettre en danger Barack Obama.

Le bilan économique du président démocrate laisse un boulevard vers la Maison Blanche au parti de l’éléphant mais il faudra d’abord qu’il trouve un candidat qui fasse l’unanimité.

Sondage Obama Vs GOP

Votes de paille: victoires symboliques

A en croire les emails reçus par les différents directeurs de campagne, chaque candidat est actuellement « en pleine progression » dans les sondages, récoltant toujours plus d’argent, d’appuis politiques et  de sympathisants. (Même s’ils demandent systématiquement d’aider d’urgence le candidat par virement bancaire).

La campagne républicaine est bien lancée et les votes de paille qui se suivent à un rythme soutenu, sont autant d’occasions pour les candidats de « marquer le coup » en prenant tour à tour la tête de ces élections virtuelles.

Herman Cain
Herman Cain

Herman Cain, nouvelle star de Floride

Lors du dernier vote de paille qui s’est tenu en Floride le 24 septembre, c’est Herman Cain qui est sorti vainqueur des urnes. Largement en tête  (37,11%) devant Rick Perry (15,43%) et Mitt Romney (14%). Viennent ensuite dans l’ordre : Rick Santorum (10,88%), Ron Paul (10,39%), Newt Gingrich (8,43%), Jon Huntsman (2,26%) et Michele Bachmann (1,51%).

Pas de traces ici de Gary Johnson ni de Buddy Roemer, candidats souvent oubliés des sondages. McCotter n’est pas non plus présent, parce que dans un moment de lucidité il a décidé d’abandonner la course.

Le télégénique Herman Cain sort auréolé de gloire suite à ce succès, qui à en croire son équipe est un tournant dans les primaires! Ça valait sans doute la peine d’arpenter la ville pendant trois jours avec son bus de campagne, en tentant de rallier à sa cause un maximum des 2600 délégués qui participaient au vote.

Ron Paul, le champion de paille

Ron Paul est sans conteste le champion de ces votes symboliques. Après avoir gagné le New Hampshire, il termine premier en Californie le 17 septembre dernier avec un score colossal de 44,9% ! Écrasant les deux ténors du parti Rick Perry (29,3%) et Mitt Romney (8,8%), qui le devancent pourtant toujours dans les sondages. Michele Bachmannsauve les meubles (7,7%), elle qui avait pourtant gagné il y a quelques semaines en Iowa.

Les autres candidats se contentent de faire de  la figuration en ne passant pas la barre des 2% : Jon Huntsman , Herman Cain, Newt Gingrich, Rick Santorum, Gary Johnson et Fred Karger, un militant pour les droits des homosexuels. Buddy Roemer, candidat invisible, est une fois encore aux abonnés absents.

Course au titre

Capture d'écran de Fox News - Débat des candidats républicains
Capture d’écran de Fox News – Débat des candidats républicains

Selon les votes, différents champions du moment peuvent se démarquer mais le poids réel de ces scrutins est assez léger. Ils n’engagent qu’une poignée de militants républicains (généralement quelques milliers), inscrits sur les listes et impliqués dans le parti. Ce qui ne représente pas grand-chose pour un Etat comme la Floride qui compte plus de 18 millions d’habitants…

Les sondages nationaux lancés par les médias et les instituts de sondages (Gallup, Rasmussen Reports, Bloomberg,  etc.) sont certainement plus représentatifs des tendances de l’électorat américain même s’ils sont toujours à prendre avec des pincettes.

« Real Clear Politics » propose une moyenne des intentions de vote après avoir analysé plusieurs dizaines de résultats de sondages.  Même s’il y a des variations, la tendance pour septembre indique toujours que Mitt Romney et Rick Perry se battent en tête, loin devant les autres candidats républicains. Il faudra attendre les premiers scrutins, réels cette fois, avant de pouvoir déterminer le vainqueur des primaires, futur adversaire du président sortant Obama.

Michele Bachmann

Site de campagne: http://www.michelebachmann.com

– Candidate aux présidentielles depuis le 13 juin 2011

– 55 ans (6 avril 1956)

– Députée républicaine du Minnesota  (depuis 2007)

– Leader du mouvement « Tea Party »

Primaires républicaines: la course est lancée

Côté démocrate, pas de surprise: aucun rival sérieux ne s’oppose à Barack Obama. Tous les yeux se tournent vers les républicains, où s’engage déjà une bataille à couteaux tirés.

Une quinzaine de candidats se sont présentés aux primaires mais peu auront les épaules pour tenir la distance jusqu’aux premiers scrutins. L’enjeu principal pour les candidats en lice? Rassembler un maximum de soutien financier (le nerf de la guerre) afin de construire leur campagne médiatique et attirer au plus vite une large base de partisans.

Premier abandon

Un prétendant a d’ores et déjà jeté l’éponge, Timothy Pawlenty. Après s’être présenté en mai dernier,  le gouverneur du Minnesota a retiré sa candidature en août, au lendemain du « vote de paille » (straw poll) de l’Iowa. La première occasion de prendre la température au sein des électeurs du parti.

A l’issue de ce vote symbolique, Pawlenty a récolté à peine 13,6% des voix, largement devancé par les candidats du « Tea Party » Michele Bachmann (28,5%) et Ron Paul (27,6%). Alors même que deux des favoris, l’ancien gouverneur du Massachusetts Mitt Romney et le gouverneur du Texas Rick Perry n’avaient pas participé au scrutin.

D’autres candidats sont à la traîne, peinant à trouver du soutien financier et à gagner la reconnaissance du public. L’ancien sénateur de Pennsylvanie Rick Santorum, le businessman Herman Cain, l’ancien président de la chambre Newt Gingrich ou encore l’ancien gouverneur de l’Utah Jon Huntsman, risquent à leur tour de devoir déposer les gants dans les semaines à venir.

A l’issue du premier débat télévisé, le 7 septembre dernier, des échanges musclés ont eu lieu entre les huit prétendants au titre de « champion républicain » et un quatuor de tête semble prendre le large dans les sondages.

Rick Perry en tête

Lancé dans la course depuis moins d’un mois, l’actuel gouverneur du Texas Rick Perry caracole en tête des intentions de vote, même si les terribles incendies qui sévissent dans son Etat risquent de lui coûter des points. Lui qui milite pour plus d’indépendance des Etats par rapport au gouvernement fédéral n’a pas eu d’autre choix que d’appeler ce même gouvernement fédéral pour lui venir en aide…

Mitt Romney en embuscade

Second sur le podium, l’ancien gouverneur du Massachussetts veut faire mieux qu’en 2008, où il avait terminé deuxième derrière le champion républicain John McCain. Il compense son manque de charisme par de nombreux spots publicitaires, financés en grande partie sur sa cassette personnelle. Evidemment plus facile en tant que millionnaire!
Mitt Romney est surtout critiqué pour avoir instauré dans son Etat un système d’assurance-santé qui ressemble au plan de réforme lancé par Barack Obama. Sujet sensible décrié par la base radicale du parti républicain.

Tea party sur le podium

Au coude à coude pour  la troisième place, l’ancien libertarien Ron Paul, représentant du Texas depuis 1979, est sans aucun doute le candidat le plus expérimenté.  Face à lui, la députée du Minnesota Michele Bachmann, propulsée sur le devant de la scène suite au succès du mouvement « Tea Party ».

La course reste ouverte

Les programmes et les personnalités des quatre leaders républicains sont fort différents et aucun ne semble pour l’instant rallier à sa cause une adhésion massive du parti. La guerre est bel et bien déclarée mais personne n’a encore gagné de bataille décisive. Le public est encore bien volatile à plusieurs mois du caucus de l’Iowa, coup d’envoi des primaires du parti. Et les sondages peuvent encore beaucoup changer d’ici là, d’autant que des « candidats surprises » peuvent encore se présenter…

Certains présidentiables pressentis tels l’ancien candidat de 2008 Mike Huckabee ou le milliardaire Donald Trump ont déjà annoncé qu’ils ne se porteraient pas candidats.
Souvent cité comme challenger potentiel, l’ancien maire de New York Rudy Giuliani réserve sa réponse. Candidat aux primaires de 2008, il s’était retiré avant d’apporter son soutien au champion républicain John McCain.

Reste encore l’un des jokers du parti, l’égérie du mouvement « Tea Party » Sarah Palin. Ancienne gouverneur de l’Alaska, colistière de John McCain en 2008, elle reste plus que jamais plébiscitée par de nombreux supporters et ses fréquentes apparitions publiques ressemblent de plus en plus à un programme de pré-campagne…