Dans la foulée du caucus de l’Iowa et de l’abandon de Michele Bachmann, chronique à chaud de Thomas Halter, reprise de son blog homonyme. Bonne lecture…
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Ça y est! C’est parti! Le caucus de l’Iowa marque le départ de la nouvelle saison d’une de mes séries préférées : la course à l’investiture républicaine.
Une fois n’est pas coutume, le scénario qui se dessine semble tout droit issu de l’esprit d’une équipe d’auteurs de sitcom à succès. Décor, personnages, rythmique, public cible, idéologie sous-jacente, punch lines, gimmicks, produits dérivés, annonceurs et autres paramètres sont tous maîtrisés pour toucher le public le plus large possible. Jackpot à tous les coups. On peut lancer la production !
Le premier épisode a lieu à Des Moines, Iowa. État bleu foncé du centre du pays, peuplé de 3 millions d’habitants. Les personnages s’y sentent bien et savent que la concurrence sera galvanisée par l’opportunité de marquer les esprits. Le pilote de la série définit les épisodes à suivre et personne ne veut la place du mort qu’occupe Michelle Bachmann.
Aaaah Michelle… Dommage, elle est sexy, et bien réac’, ce qui la rend encore plus sexy. Mais son agent l’a plantée pour un autre personnage, et la responsable du casting a bien dû constater l’ampleur des dégâts. Une caravane en moins à charge de la prod’. « On reste en contact, Michelle. On aura besoin de figuration et on aime ton côté Bree Van de Kamp. Tu es en extra, voilà. Allez, cia-ciao. »
Dommage, on l’imaginait bien fricoter avec un des autres personnages, tous masculins. Peut-être Rick Perry, le Joey Tribbiani de la bande. Pas très malin, mais charmant et jamais avare d’une gaffe incroyable pour faire marrer les copains et le public. On n’y croit pas des masses mais c’est quand même le cow-boy de la bande, ce qui a son importance dans une production hollywoodienne.
Surtout avec le personnage du méchant, Newt ‘J.R.’ Gingrich. Gingrich est le salaud que vous adorerez détester. Et il serait regrettable de faire l’impasse sur quelques duels Perry-Gingrich. Le public adore ça, sans parler de l’inépuisable source à bêtisier que constitueront ces images. Il faut donc maintenir ces deux-là dans le script jusqu’à ce qu’ils s’entretuent. Mort des deux personnages. Générique sur fond d’images du prochain épisode. Effet dramatique et addiction totale du public assurés.
« La semaine prochaine, Jochn McCain, héros de la saison précédente, apparaîtra aux côtés de Mitt Romney le temps d’un épisode. Ne ratez pas les chaleureuses retrouvailles des frères ennemis ! En direct sur FoxNews ! » Il faut dire que Mitt ‘Richie Rich’ Romney semble peiner à endosser le rôle principal de la série. Il connaît bien ses répliques mais il est nul en impro et ne parvient pas à séduire les foules à cause de son sourire Pepsodent et de ses costars à dix mille dollars.
Rick Santorum l’a compris et compte bien en profiter. Le Ned Flanders de service compte se servir de Romney comme d’un escabeau pour grimper dans l’estime du public. Réactionnaire bigot légitimé par son statut de père de famille nombreuse, il rassure la ménagère tout en caressant les rednecks dans le sens du poil. Son aura fanatique hissera-t-elle son nom en tête du générique ? Ron ‘Sheldon’ Paul profitera-t-il finalement des faux-pas de ses adversaires pour faire entendre ses idées ? La production semble encore hésiter à lui donner plus de répliques, car son discours est trop rationnel et équilibré pour susciter assez de réponse émotive auprès du public.
Quoique. Après tout, les geeks sont de plus en plus hype…
THOMAS HALTER