Gingrich : le candidat en chute libre

Abandonné par son dernier mécène, la campagne de Newt Gingrich va droit dans le mur. Mathématiquement hors course, une seule inconnue subsiste : combien de jours avant qu’il ne jette définitivement l’éponge ?

L’adage est bien connu : quand le bateau coule, les rats quittent le navire. Et si « capitaine Gingrich » se donnait la peine d’ouvrir les yeux, il se rendrait bien compte que sa campagne prend l’eau de toute part. Depuis plusieurs semaines, les mauvaises nouvelles s’enchaînent et plus personne ne croit à ses perpétuelles promesses de « comeback fracassant » !

(Lire les articles précédents sur le même sujet: Le chant du cygne de GingrichGingrich:toujours plus proche de la voie de garage)

Près de trois mois après le début des primaires républicaines, l’homme fort de Géorgie doit se rendre à l’évidence: il n’a plus aucun espoir de succès. Après une trentaine de scrutins, Gingrich n’a remporté que deux états (Caroline du Sud et Géorgie), contre 16 pour Romney et 11 pour Santorum. Et à moins d’un miracle, il ne gagnera plus nulle part.

Complètement largué dans la collecte de délégués, le palmarès de Gingrich  a juste de quoi impressionner Ron Paul, la lanterne rouge des primaires. L’heure de gloire de l’ artisan de la « révolution conservatrice », où les républicains avaient récupéré le contrôle du Congrès en 1994, semble désormais révolue.

Newt Gingrich

Selon la moyenne des sondages établie par « Real Clear Politics« , Gingrich pointe depuis un moment sous la barre des 15% d’intentions de vote, un score nettement insuffisant pour encore espérer remporter l’investiture. D’autant que cet indicateur ne prend pas en compte les mauvais nouvelles des derniers jours…

Hier, la presse américaine faisait écho des difficultés de trésorerie du candidat. Avec un bilan financier dans le rouge, Gingrich effectue de drastiques coupes budgétaires en limitant ses déplacements et en renvoyant un tiers de son équipe, dont son directeur de campagne !

L’empereur des casinos abandonne Gingrich

Les dons des sympathisants ne remplissent plus les caisses depuis longtemps et Gingrich ne devait son salut qu’aux largesses de son mécène, Sheldon Adelson. Afin de soutenir les idées pro-israéliennes du candidat, le milliardaire avait injecté plus de 16,5 millions de dollars via le « Super Pac pro-Gingrich ».

Une broutille pour « l’empereur des casinos » qui est à la tête d’un empire colossal. Selon un article du Huffington Post, qui reprend un calcul de Forbes, cet ultra-riche gagnerait en moyenne 3,3 millions de dollars…de l’heure !

Sheldon Adelson s’est d’ailleurs dit prêt à  investir pas moins de 100 millions de dollars afin d’empêcher un deuxième mandat d’Obama.
Mais l’homme au chéquier illimité s’est lui aussi finalement rendu compte qu’il ne misait pas sur le bon poulain. Dans une vidéo publiée sur le Jewishjournal, le milliardaire vient d’annoncer qu’il retirait son soutien à Gingrich parce que le candidat est « en bout de course »…

Mercredi matin sur MSNBC, son porte-parole (bientôt au chômage) avait beau détailler la stratégie de Gingrich, plus personne n’était dupe.
Mathématiquement hors course, le candidat a pour unique objectif d’empêcher Mitt Romney, d’atteindre le total de 1.144 délégués, seuil nécessaire pour gagner l’investiture.

Dans pareil cas de figure, les compteurs seraient alors remis à zéro pour un second tour, une procédure d’exception dénommée « convention négociée ». Les instances dirigeantes du parti, réunies en convention en Floride, devraient alors désigner le candidat officiel du parti…

Désormais sans perfusion financière, l’ancien président de la Chambre n’a plus aucun espoir dans ces primaires. Techniquement, si toute sa stratégie repose sur la convention négociée, il devra s’accrocher jusque fin août. Bon courage Newt. Moïse a bien erré 40 ans dans le désert.

Sondage de CNN: Gingrich doit il jeter l'éponge?

Bilan des primaires républicaines: déjà 29 états sur 50

Après la Louisiane, dernier scrutin du mois de mars, c’est le moment idéal pour dresser un « instantané » de la course à l’investiture républicaine.

A l’heure actuelle, 29 états sur les 50 que compte le pays ont déjà organisé des élections, sous forme de caucus ou de primaires. Quatre candidats sont toujours en lice: Mitt Romney, Rick Santorum, Newt Gingrich et Ron Paul.

Au niveau de la « course aux délégués », Mitt Romney reste clairement le grand favori avec plus de délégués que ses trois poursuivants réunis.    Selon les dernières projections d’Associated Press, reprises par le New York Times:

D’ici le 26 juin et l’Utah, qui termine le bal des primaires républicaines, 1.258 délégués devront encore être départagés entre les candidats.

Le premier qui atteindra le seuil de 1.144 délégués sera automatiquement déclaré vainqueur et affrontera Barack Obama dans l’élection générale de novembre.

(Pour mieux comprendre le processus d’attribution des délégués: Romney à la poursuite du chiffre magique)

GOP Madness - Bob Gorrell

29 états – 34 scrutins

Au niveau géographique, les militants de 29 états américains ont déjà voté, ainsi que les électeurs de plusieurs « territoires non-incorporés », qui participent aux primaires mais pas à l’élection présidentielle de novembre. Ces territoires ne sont pas considérés comme des états à part entière et leur poids électoral est relativement limité.

Romney a remporté les suffrages dans toutes les îles: Samoa américaines, Guam, Mariannes du Nord et Porto Rico à l’exception des iles Vierges où Ron Paul s’est imposé.

Bilan primaires républicaines (25 mars)

MITT ROMNEY (16 états/20 victoires)

L’ancien gouverneur du Massachusetts est incontestablement le grand favori des primaires avec 16 victoires à son compteur. Candidat le plus modéré, il a surtout du succès dans les zones urbaines et sur les côtes. Par contre il est plus à la peine dans les régions agricoles et dans le centre du pays, par essence plus conservateur. D’obédience mormone, Romney est aussi soutenu par ses coreligionnaires dans quelques états de l’Ouest américain (Utah, Nevada, Idaho, Arizona…)

New Hampshire et Floride (10-31 janvier)

Nevada, Maine, Arizona, Michigan et Wyoming (février)

Washington (3 mars)

Alaska, Idaho, Ohio, Virginie*, Massachusetts et Vermont (Super Tuesday du 6 mars)

Hawaï (13 mars)  +Porto Rico (18 mars)

Illinois (20 mars)  

* Gingrich et Santorum ont dépassé le délai d’inscription et ont de ce fait manqué la primaire de Virginie, un état du sud assez conservateur, qui leur aurait été en principe favorable!

Mitt Romney: la victoire à l'usure

RICK SANTORUM (11 états)

Le challenger de ces primaires a déjà remporté onze états, principalement dans le Midwest et le sud du pays. L’ancien sénateur de Pennsylvanie incarne la seule alternative crédible à Romney, jugé trop modéré pour l’aile plus conservatrice du parti républicain. Santorum a loupé le coche avec la primaire manquée en Virginie.

Il s’en est également fallu de peu qu’il rafle les primaires du Michigan ainsi que dans l’Ohio. Deux états décisifs dans lesquels la machine de campagne de Romney a fait pencher la balance en investissant plusieurs millions de dollars en publicités négatives. Romney gagne là où c’est vraiment nécessaire, un réalisme qui fait toute la différence dans ces primaires.

Iowa (3 janvier)

Colorado et Minnesota (février)

Tennessee, Oklahoma et Dakota du Nord (Super Tuesday 6 mars)

Kansas (10 mars) Alabama et Mississippi (13 mars)

– Missouri* (17 mars)

Louisiane (24 mars)

* Suite à un cafouillage dans l’organisation du scrutin, les résultats ne sont pas définitifs, la victoire de Santorum au Missouri n’est donc pas encore officielle

Rick Santorum: le challenger ultra-conservateur

NEWT GINGRICH (2 états)

Sérieusement distancé, l’ancien Président de la chambre n’a jusqu’à présent remporté que deux victoires : la Caroline du Sud (21 janvier) et la Géorgie (Super Tuesday du 6 mars) dont il a été le représentant pendant vingt ans. Son vivier électoral se concentre dans le sud du pays mais Gingrich s’est fait déborder par son rival ultra-conservateur Santorum, qui l’a finalement devancé dans des états tels que le Tennessee, l’Alabama, le Mississippi ou encore la Louisiane.

Mathématiquement hors course, il n’a pour ambition que d’empêcher Romney d’atteindre le chiffre magique de 1.144 délégués. Qualifié par la presse de saboteur ou d’ agent du chaos, Gingrich continue son travail de perturbateur sans que l’on sache si son retrait servirait ou non la cause de Santorum. Le candidat de Géorgie ne remportera vraisemblablement plus aucune victoire dans ces primaires.
 

RON PAUL

Lanterne rouge des primaires, le texan est aussi le seul candidat sans aucune victoire à revendiquer. Sa stratégie repose uniquement sur la collecte maximale de délégués afin d’arriver en position de force lors de la convention nationale du parti qui se déroulera fin août à Tampa Bay en Floride. Dans son baroud d’honneur, le doyen de la course profitera de cette tribune de premier plan pour diffuser ses idées libertariennes en tentant d’influer sur les lignes directrices du parti.

Carte des 50 états américains

Romney prend le large en Floride

Mitt Romney n’a pas fait mentir les sondages et s’est finalement imposé loin devant son rival direct Newt Gingrich. Avec les délégués de Floride en poche, le millionnaire mormon confirme sa position de favori du parti et se concentre déjà sur le futur affrontement face à Barack Obama.

Romney savoure sa victoire de Floride...

Avec près de 15% d’avance, l’équipe de campagne de Romney peut se féliciter de la solide campagne réalisée dans le « Sunshine state ». La stratégie de diffusion massive de publicités négatives envers Newt Gingrich s’est finalement avérée payante, l’ancien gouverneur du Massachusetts a creusé l’écart face à son rival, pour finalement récolter 46,4% des voix!

L’ancien président de la chambre des représentants frôle la barre des 32%, une seconde place assez terne qui dénote avec sa victoire fracassante en Caroline du Sud. L’ultra chrétien Rick Santorum complète le podium avec 13,4%, peinant toujours à séduire dans d’autres états que l’Iowa, son unique succès qui remonte au début du mois. Le champion libertarien Ron Paul termine comme prévu 4ième du scrutin avec 7%, un score somme toute honorable (le double de son résultat en 2008) pour quelqu’un qui n’a pas daigné faire campagne dans l’état.

Tout bénéfice pour Romney

Avec cette victoire en Floride, Romney a gagné sur tous les tableaux. La primaire utilisant le système du « Winner take all », il a remporté d’un seul coup les 50 délégués de l’état, creusant encore son avance, avec 87 délégués contre seulement 26 pour Gingrich (14 pour Santorum et 4 pour Paul). Au niveau psychologique, il a repris l’ascendant sur son rival direct en assurant une deuxième victoire après celle du New Hampshire, un succès qui rassure ses partisans, une réponse claire aux observateurs qui doutaient de sa position de favori après sa défaite en Caroline du Sud.  Et enfin, il a vengé son échec face à John McCain en 2008, en progressant de 31% à 46% et en raflant 170.000 voix de préférence supplémentaires!

Mitt Romney et son fils John scrutent les résultats - Tampa, Floride (AFP PHOTO/Emmanuel Dunand)

Horizon dégagé

Après un mois de janvier très disputé, avec 3 gagnants différents pour seulement 4 scrutins, février devrait sans doute apporter une certaine stabilité à la campagne de Romney. Avec son équipe à pied d’œuvre sur le terrain, il devrait normalement survoler sans encombre les prochaines étapes des primaires qui se dérouleront au Nevada, au Colorado et au Minnesota. A moins d’une surprise, le temps qui passe joue en sa faveur, il va récolter de plus en plus de délégués et confirmer du même coup son statut de favori. S’il ne commet pas un impair impardonnable dans un débat ou si un nouveau scandale ne fait pas jour, peu de choses peuvent encore barrer la route de l’ancien gouverneur du Massachusetts. Et normalement d’ici au lendemain du « Super Tuesday »  qui se déroulera le 6 mars, Romney devrait être sacré comme le candidat républicain officiel dans la course à la Maison Blanche.

Un front anti-Romney

Mais avec son image de favori, le mormon cristallise aussi les attaques. Si peu de choses peuvent vraiment gêner sa candidature, un risque subsiste cependant: une alliance entre ses rivaux. Dans le cas où Santorum abandonne la course et demande à ses partisans de rallier la cause de Gingrich, cela pourrait sérieusement redistribuer les cartes. Pour l’instant, Romney bénéficie de l’éclatement de l’électorat plus radical du parti, des électeurs qui ne veulent pas de lui mais qui hésitent encore entre Gingrich et Santorum. Si l’ancien sénateur de Pennsylvanie jette l’éponge et rallie le camp des sympathisants de Gingrich, comme Herman Cain et Rick Perry l’ont déjà fait, l’enjeu des primaires serait vraiment relancé…

Un œil sur la Maison Blanche

En attendant la suite des primaires républicaines, Mitt Romney se positionne déjà clairement comme le favori du parti et toise son réel adversaire: Barack Obama. Avec son nouveau spot de campagne, il affirme son ambition de reprendre à son compte le poste du président et de l’envoyer au chômage d’ici la fin de l’année…

 

Primaire de Floride : résultats définitifs

§ Résultats définitifs de la primaire républicaine de Floride du 31 janvier:

1° MITT ROMNEY   (Massachusetts)

> 46,4%   /   771.842 votes de préférence

2° NEWT GINGRICH   (Virginie/Géorgie)

>   31,9%   /   531.294 votes de préférence

3° RICK SANTORUM (Pennsylvanie)

>     13,4%   /   222.248 votes de préférence

4° RON PAUL (Texas)

7%   /   116.776 votes de préférence

5° Candidats minoritaires

>  1,3%   /   21.538 votes de préférence

§ Source des résultats: Washington Post

Sous le soleil de Floride: les résultats en direct…

§ Pour suivre en temps réel les résultats de la primaire républicaine de Floride:

>> Washington Post

>>New York Times  

>> CNN

>> USA Today

Dernier sondage avant la primaire (moyenne RCP)

Romney prince de Floride?

4ième étape des primaires républicaines, la Floride est le premier poids lourd dans la course à l’investiture. 4ième état le plus peuplé du pays avec plus de 19 millions d’habitants, sa population est aussi particulièrement métissée: 4 millions de latinos (dont un bon nombre de cubains) et 3 millions d’afro-américains. Comme il y fait bon vivre été comme hiver, le « sunshine state » est également devenu le « paradis des retraités », qui sont surreprésentés dans l’état…

Une région courtisée

Au niveau stratégique, la Floride est un « battleground state », un état disputé qui lors des 4 dernières élections a balancé deux fois du côté démocrate (Clinton en 1996 et Obama en 2008) et autant du côté républicain (avec le doublé de Bush en 2000 et 2004).  Tout le monde se rappelle la victoire à l’arrachée de Bush devant Gore en 2000, pour une poignée de voix d’écart….

Jeb Bush, à l’époque gouverneur de Floride et accessoirement frère cadet de W, se profile d’ailleurs de plus en plus comme un futur candidat possible pour la direction du parti républicain. A suivre dans les primaires de 2016…

Victoire serrée ou raz de marée?

Si la capitale politique de Floride est Tallahassee, tous les regards se tournent aujourd’hui vers sa métropole Miami, où en toute logique Mitt Romney devrait triompher. Donné favori dans tous les sondages, avec une avance de 13 points selon la dernière moyenne RCP, l’ancien gouverneur du Massachusetts s’est donné les moyens pour gagner cette étape décisive où prévaut le système du « Winner take all », 50 délégués en jeu qui vont directement dans la poche du gagnant…

L’objectif de Newt Gingrich sera surtout de limiter la casse derrière le favori. S’il arrive à suivre Romney de près, il reste en position de challenger. Par contre s’il est largué dans les scrutins, sa victoire surprise en Caroline du Sud apparaitra alors comme un phénomène isolé et Romney aura le champ libre jusqu’à la convention républicaine. Loin derrière, Rick Santorum complètera vraisemblablement le podium devant le texan Ron Paul, qui ne s’est pas attardé en Floride et se concentre déjà sur les étapes suivantes des primaires…

Le "Sunshine State" - 4ième étape des primaires républicaines


Romney: un candidat indigne de confiance

A la veille de la cruciale primaire de Floride, Newt Gingrich tente désespérément de refaire son retard sur le grand favori Mitt Romney. Selon la dernière moyenne établie par « Real Clear Politics » , l’ancien président de la chambre des représentants accumulerait un retard de 11,5 points face à l’ancien gouverneur du Massachusetts ( respectivement 40,9% contre 29,4% ).

S’il dominait les sondages il y a une semaine à peine, Gingrich a une fois encore dû subir une campagne massive de publicités négatives à son encontre. Rendant coup pour coup à son rival, voici la dernière volée de spots nuisibles à l’image de Romney…

Romney vs Romney

Surnommé « la girouette » par ses opposants, le mormon millionnaire a la fâcheuse tendance à changer d’idées selon les intérêts du moment. Un sérieux défaut, surtout lorsque ses moindres paroles sont enregistrées en vidéo…                                                                                                                L’homme au double-visage est-il digne de confiance? Romney est-il un véritable républicain ou un démocrate déguisé?

« Quel genre d’homme » est un spot qui recycle les propos tenus par l’ancien candidat Mike Huckabee, lors des dernières primaires en 2007-2008. Même si l’ancien gouverneur de l’Arkansas a fait savoir qu’il désapprouvait cette vidéo diffusée sans son consentement, elle continue à circuler sur la toile…

Mitt Romney, un arriviste uniquement guidé par l’ambition? un businessman sans scrupules?                                                                                              Ses investissements douteux et sans doute trop rentables, risquent au final de lui couter cher en terme de voix. Des vidéos négatives concoctées en interne par des républicains mais qui ciculeront à coup sûr jusqu’en novembre, dans la campagne finale face à Obama…

Gingrich ou Dark Vador ? le jeu du « super vilain »

Avec ses idées originales (ou délirantes c’est selon) Newt Gingrich est devenu malgré lui le héros d’un jeu qui crée le buzz sur internet.

 

Pour chaque idée proposée dans le quiz, l’objectif est de déterminer qui en est l’auteur : Newt ou un vilain anti-héros ?

« Créer un système de lasers en orbite autour de la terre capables de tout détruire sur commande »

« Autoriser délibérément des terroristes à commettre une attaque afin de rappeler aux gens à quel point ils ont besoin de leur leader »

«  Autoriser des sociétés agricoles à former des monopoles afin de manipuler avantageusement les prix de biens de consommation basiques comme le lait »

«  Créer une colonie permanente sur la lune afin d’en extraire des ressources naturelles, éventuellement en faisant travailler des enfants »

Autant de propositions farfelues auquel il sera demandé de répondre et cela ne s’avère pas si évident que cela !
D’une mauvaise foi évidente, ce jeu contribue à la campagne Anti-Gingrich qui fait rage depuis que l’enfant terrible du parti domine dans les sondages nationaux. Verdict en Floride le 31 janvier.

Gingrich ou un vilain?

Ron Paul : la force tranquille contre le « trio hypocrite »

Économie d’échelle ou stratégie délibérée, l’équipe de campagne de Ron Paul s’en prend à ses trois opposants en un seul spot!

Cultivant sa différence dans le carré final, « Docteur Paul » se présente comme le seul véritable libéral. A la différence de ses rivaux, on peut difficilement le qualifier de girouette. En effet, le doyen de la campagne défend la même ligne politique depuis plus de 35 ans…

Peu présent en Floride où il a très peu de chance de créer l’événement, Ron Paul concentre ses efforts, humains et financiers, sur des états stratégiques qui utilisent le système proportionnel dans leurs élections. Dans des états comme le Nevada, le Maine, le Colorado ou la Géorgie chaque candidat gagne un certain nombre de délégués en fonction de son résultat électoral.

A l’inverse, dans le prochain scrutin en Floride où prévaut le système du « Winner take all », seul le gagnant de la primaire remportera tous les délégués de l’état. Peu importe de finir deuxième ou quatrième, il n’y aura pas de miettes à se partager…

L’équipe de campagne de Ron Paul a clairement opté pour une stratégie à long terme. Avec des candidats qui abandonnent en cours de route (Cain, Bachmann, Perry, Huntsman,…) Ron Paul s’est déjà hissé sans effort dans le quatuor de tête. Et pour peu que Santorum jette l’éponge, il serait déjà assuré de terminer sur le podium.

L’objectif du texan est de grappiller un maximum de délégués afin d’arriver en position de force à la convention républicaine, qui se tiendra fin août à Tampa en Floride. Si le docteur Paul a peu de chance de remporter l’investiture à lui seul, il pourrait avoir suffisamment de poids politique pour diffuser ses idées libérales au sein du parti, qui rassemble beaucoup de courants différents. Et pourquoi pas éventuellement, monnayer son soutien ou sa présence sur un ticket présidentiel?

Une autre issue possible:  basculer dans le troisième parti du pays, les indépendants. A l’image de sa campagne de 1988, où en tant que candidat libertarien, il avait terminé troisième derrière le président Bush (senior) et le démocrate Michael Dukakis. Néanmoins ce changement de stratégie est peu probable. Si Ron Paul fait cavalier seul, il attirera à lui des voix essentiellement républicaines… au bénéfice d’ Obama.

Santorum - Romney - Gingrich : une seule vision

Dernier débat de Floride: la lune, l’immigration et l’immobilier

§ Article tiré du Monde.fr sur le dernier débat républicain avant la primaire de Floride de mardi 31 janvier…

Romney et Gingrich s’écharpent lors du dernier débat en Floride

Les quatre candidats républicains ont entamé, jeudi 26 janvier, un nouveau débat, qui a pris des allures de duel entre les deux favoris, Newt Gingrich et Mitt Romney, au point d’en oublier presque de critiquer le président Obama. Lors du dernier débat télévisé avant l’élection primaire du 31 janvier, ancien gouverneur du Massachusetts, est parvenu à mettre son adversaire sur la défensive lors de vifs échanges portant surtout sur l’immigration et les finances. Cette rencontre, à Jacksonville en Floride, intervenait à cinq jours de la primaire organisée dans cet Etat.

Gingrich et Romney sont au coude-à-coude en Floride, un « swing-state » (État indécis) dont la primaire républicaine pourrait orienter la suite du processus de sélection du futur candidat du Grand Old Party. L’ancien président de la Chambre des représentants, fort de sa nette victoire en Caroline du Sud, conteste désormais la place de favori à l’ex-gouverneur du Massachusetts. Une victoire en Floride pourrait lui donner ce statut. Mais alors qu’il avait manifesté lors des précédents débats une maîtrise oratoire certaine, il a jeudi soir souvent été pris au dépourvu par Romney.

Coloniser la lune

Ce dernier, comme les deux autres candidats, Rick Santorum et Ron Paul, ne s’est pas privé de tourner en dérision les propos tenus récemment par Gingrich devant d’anciens employés de la NASA, licenciés depuis la fin du programme de la navette spatiale. Dans cet État symbolique de la conquête spatiale accueillant la base de lancement de Cap Canaveral, Gingrich avait affirmé qu’élu président, il chercherait à installer avant la fin de son deuxième mandat une base permanente sur la Lune.

Romney a estimé que l’argent que coûterait une telle entreprise serait mieux dépensé à d’autres projets. « C’est peut-être une grande idée, mais ce n’est pas une bonne idée », a-t-il également dit. « Je ne pense pas que nous devions aller sur la Lune, a de son côté réagi l’élu du Texas Ron Paul. Je pense que, peut-être, nous devrions y envoyer quelques responsables politiques. »

L’immigration

Le débat a été le plus vif sur la question de l’immigration. Romney s’est notamment emporté contre des propos de Gingrich, qui l’avait précédemment accusé d’être « anti-immigrant ». « C’est inexcusable. Je ne suis pas anti-immigrant. Mon grand-père est né au Mexique. Le père de mon épouse est né au pays de Galles. Ils sont venus dans ce pays. La seule idée que je puisse être  anti-immigrant est répugnante, n’utilisez pas un tel terme », a réagi Romney.

Gingrich, dont le programme en matière d’immigration est plus modéré que celui de la plupart des autres républicains, a répété qu’il était, selon lui, impossible de reconduire à la frontière plusieurs millions de personnes, et qu’il était nécessaire d’autoriser ceux qui étaient présents depuis des décennies aux Etats-Unis à y rester.

L’immobilier  

Les deux hommes se sont ensuite déchirés sur leurs investissements, en liaison avec Freddie Mac et Fannie Mae, les deux régies immobilières publiques renflouées par l’Etat fédéral lors de la crise de 2008.

« M. Gingrich a été payé par Freddie Mac pour faire sa promotion. Nous aurions préféré avoir quelqu’un qui appuie sur la sonnette d’alarme plutôt que sur l’accélérateur », a dénoncé Mitt Romney. Et alors que M. Gingrich l’attaquait pour avoir investi dans ces régies immobilières, M. Romney a embrayé : « Avez-vous vérifié vos investissements ? Vous avez aussi des investissements dans Fannie Mae et Freddie Mac. » La tension était telle que le chrétien-conservateur Rick Santorum est intervenu, demandant que MM. Romney et Gingrich arrêtent leurs « mesquineries politiques » et se « concentrent sur les dossiers ».

Contrairement au débat organisé lundi à Tampa, l’audience était, cette fois-ci, autorisée à applaudir les réponses des candidats. A l’issue du débat de lundi, Gingrich, qui semblait lors des précédents être parfois galvanisé par la clameur du public, avait menacé de ne plus participer à un débat imposant le silence à l’audience. Les sondages donnent les deux candidats dans un mouchoir de poche. M. Romney y recueille 27,3 % des intentions de vote, contre 31 % pour M. Gingrich, selon une moyenne des récents sondages publiée jeudi par le site Real Clear Politics.

M. Santorum et Ron Paul, les deux autres candidats qui n’ont pas les moyens financiers suffisants pour y faire vraiment campagne, sont loin derrière. Avec ses 4 millions d’électeurs républicains (plus que le total de ceux ayant déjà voté dans l’Iowa, le New Hampshire, et la Caroline du Sud) et les 50 délégués qui tomberont dans l’escarcelle du gagnant, la Floride est un état particulièrement convoité.