Santorum jette l’éponge!

Surprise en cette fin de Week-end Pascal: Rick Santorum vient d’annoncer son retrait de la course à l’investiture républicaine. S’il déclare suspendre sa campagne pour des raisons personnelles, l’issue était de toute façon inéluctable.

Alors que la presse américaine s’attendait plutôt à un abandon imminent de Newt Gingrich, Rick Santorum a pris tout le monde de court en annonçant son retrait des primaires suite à l’hospitalisation de sa fille Bella atteinte d’une pneumonie. L’outsider de la course sort la tête haute, fort de ses onze victoires et fidèle à ses principes de « candidat des valeurs familiales »…

L’ancien sénateur de Pennsylvanie évite du même coup le scrutin du 24 avril prochain, dans l’état qu’il a représenté douze ans au Congrès. Selon les derniers sondages, Romney le devançait et perdre sur « ses terres » aurait probablement sonné le glas de sa campagne. Avec une humiliation cinglante au passage.

Santorum entouré de ses proches dans son fief de Gettysburg

Dans son fief électoral de Gettysburg, le candidat entouré de ses proches a prononcé un discours d’une quinzaine de minutes, annonçant son retrait immédiat de la campagne mais ne fermant pas la porte à un éventuel retour en 2016.

 

« Même si cette campagne présidentielle est terminée pour moi, nous n’abandonnons pas le combat » a affirmé le candidat. Après avoir remercié toute son équipe de campagne et les nombreux sympathisants, Santorum a également rendu hommage à son grand-père qui avait émigré d’Italie jusqu’aux États-Unis afin d’y travailler comme mineur. Un véritable symbole du rêve américain.

Pour conclure, Santorum a rappelé que l’objectif principal du camp républicain était de battre Obama lors de l’élection de novembre mais sans préciser s’il allait officiellement apporter son soutien à Mitt Romney.

Avec le retrait de son rival principal et New Gingrich qui  devrait aussi jeter l’éponge dans les jours à venir, Mitt Romney a désormais le champ totalement libre pour se consacrer à l’élection générale face au président démocrate. L’ancien gouverneur du Massachusetts sera également le premier candidat de confession mormone à dépasser le stade des primaires. Maintenant, la prochaine question qui va démanger la presse américaine sera de découvrir qui l’accompagnera comme vice-président sur le ticket présidentiel. Beaucoup de noms circulent déjà…

Santorum en plein recueillement (Christopher Gregory-Getty Images)

La messe est dite chez les républicains

Les stratèges du parti de l’éléphant et les analystes politiques des différents médias américains sont désormais unanimes. Mitt Romney remportera à terme l’investiture républicaine et affrontera Barack Obama dans l’élection générale de novembre.

Quatre candidats sont toujours en course mais le suspense est déjà retombé. Même si techniquement la campagne des primaires pourrait durer jusque juin, les jeux sont faits et rien ne pourra plus arrêter Mitt Romney.  A chaque scrutin, le favori creuse l’écart sur ses poursuivants et se rapproche toujours plus du fameux « nombre magique » des 1.144 délégués, ligne d’arrivée symbolique de la course à l’investiture.

Depuis les derniers succès de l’ancien gouverneur du Massachusetts, plusieurs indices viennent encore confirmer sa victoire inéluctable. A l’image d’Obama, qui l’a pour la première fois attaqué nommément lors d’une conférence de presse. La consigne est donnée et le camp démocrate décoche ses premières flèches avec des spots ouvertement hostiles à Romney.

(Caricature de Bosch Fawstin)

Romney recrute du soutien

Côté républicain, le rythme est également en train de s’accélérer et de nombreux poids lourds du parti se rallient à la candidature du mormon. Car si le parti est profondément divisé entre une aile plus modérée et une autre plus conservatrice, un projet commun fédère l’ensemble des militants: empêcher un deuxième mandat du président démocrate. Romney est souvent considéré comme le « candidat par défaut » ou le « favori mal aimé » mais il reste néanmoins le seul espoir pour reprendre le contrôle de la Maison Blanche!

Parmi les « nouvelles recrues » de la cause Romney, se trouve tout d’abord Jeb Bush.  A la fois frère de l’ancien président et très populaire ex-gouverneur de Floride, il représente un atout de taille dans cet état qui se révèle souvent décisif. Membre de la vieille garde républicaine, son père Georges H.W. Bush, 41e président des États-Unis et héritier de Reagan est également un allié intéressant au niveau symbolique.

Le sénateur de Floride Marco Rubio a également rejoint la campagne du favori. Étoile montante du parti, le politicien d’origine cubaine est un point fort pour séduire l’électorat latino et il est d’ailleurs souvent cité comme candidat potentiel à la vice-présidence sur le ticket républicain.     A l’instar de l’ambitieux Paul Ryan, président de la commission budgétaire de la chambre des représentants et opposant affirmé d’Obama. Des jeunes loups qui risquent de faire beaucoup parler d’eux à l’avenir.

Depuis le début des primaires, Romney avait également gagné le soutien du sénateur de l’Arizona John McCain. Même si l’ancien adversaire d’Obama s’était quelque peu  emmêlé les pinceaux en déclarant soutenir le président démocrate!

Le favori mal aimé

La consigne des cadres du parti républicain est claire : faire bloc autour de Romney afin d’organiser au plus vite la campagne de novembre face au président démocrate. Il faut mettre un terme à cette campagne des primaires qui tire en longueur et qui s’avère désastreuse pour l’image du favori. Attaqué sans cesse par ses rivaux,  la côté de popularité de Romney en a réellement pris un coup et le candidat a perdu pas mal  de terrain au profit d’Obama.

Selon un récent sondage d’ABC News et du Washington Post,la moitié des électeurs américains ont déjà une opinion négative du favori républicain.  Un record qui date de 1984! Et cela avant même que la machine démocrate et ses publicités négatives ne se mette en marche…

C’est pourquoi Karl Rove, stratège par excellence du parti appelle les rivaux de Romney à jeter l’éponge au plus vite.
Dans un édito du Wall Street Journal, l’éminence grise de la famille Bush a littéralement détruit la candidature de Rick Santorum, estimant qu’elle était vouée à l’échec et que « sa stratégie de faire trainer les primaires relevait d’une tentative désespérée« . Un constat sans appel.

Karl Rove, l'éminence grise de Georges W. Bush

Romney monte sur le ring face à Obama

Le grand favori républicain n’a pas encore passé le cap des primaires mais il creuse à chaque scrutin son avance sur ses poursuivants. Pressé d’en découdre avec le président démocrate, Romney enchaîne les attaques contre la « politique d’assistanat » de l’administration Obama.

L’élection générale du 6 novembre peut sembler loin mais il n’y a pas de temps à perdre pour l’ancien gouverneur du Massachusetts. Profitant de la visibilité médiatique offerte par les primaires, Romney se lance déjà à corps perdu dans la campagne.

Porté par son triomphal « hat-trick » de mardi (sa triple victoire au Wisconsin, au Maryland ainsi qu’à Washington D.C.) le candidat confirme plus encore son statut de futur adversaire d’Obama. La preuve : le favori républicain ne cite même plus ses rivaux des primaires, pour concentrer ses attaques sur l’occupant de la Maison Blanche. Romney a enfilé ses gants et le combat va durer sept mois.

Romney, plus que jamais favori (Justin Sullivan-Getty Images)

Si les thèmes de campagne vont fluctuer jusqu’en novembre prochain, le cheval de bataille de Romney concerne l’économie, son domaine de prédilection. Dans son discours de victoire au Wisconsin, devant un parterre de sympathisants, l’ancien homme d’affaires  a expliqué en quoi sa vision diffère totalement de celle du président démocrate.

« Le président Obama n’est pas responsable de la récession, mais il n’a pas su amener la reprise économique ». « En fait, il a prolongé la récession et a ralenti la reprise. Sa stratégie économique est un échec total »  a expliqué le candidat républicain.

Afin d’illustrer ses propos, Romney souligne quelques symptômes de l’échec du « plan de relance économique » entreprise par l’administration Obama. Les files de chômeurs qui s’allongent, une dette nationale sans précédent, le prix de l’essence à la pompe qui n’arrête pas de grimper,…  Et de conclure sous les applaudissements nourris: « Voulez-vous encore quatre ans de plus ? ».

Pour cet adepte de l’ultra-libéralisme, la solution pour relancer la croissance du pays viendra du secteur privé et de la libre entreprise et non pas d’un gouvernement omnipotent. Un combat d’idées qui sera au cœur de la bataille électorale de novembre.

Après sa démonstration économique, l’homme d’affaires en remet une couche en parodiant une réflexion faite par Obama, qui aspirait à devenir le 4e président le plus efficace de l’histoire!

« Le président pense qu’il fait du bon travail. Je ne fais pas de blague. Il pense qu’il fait un travail historique, dans la lignée d’Abraham Lincoln, Lyndon Johnson et Franklin Roosevelt ! ». « Il faut croire qu’à force de voler sur Air Force One (l’avion présidentiel), entouré constamment par des admirateurs qui vous disent que vous faites un excellent travail, cela suffise à vous faire perdre tout contact avec la réalité« .

Une petite pique qui renvoie à la dernière vidéo de campagne anti-Obama. Un spot étrange qui met en scène un bébé tout sourire…

Le président démocrate est également prêt à en découdre et sa réponse n’a pas tardé. Dès le lendemain, son équipe a diffusé la vidéo « Romney Vs la réalité » qui contredit point par point les propos du favori républicain.

Le même jour, son staff célébrait le premier anniversaire du lancement officiel de la campagne « Obama-Biden 2012 ». Histoire de faire étalage de l’ampleur du mouvement de réélection et de souligner l’énorme écart par rapport à l’organisation de Romney. Un exemple significatif: le nombre de donateurs. Le candidat républicain projette de dépasser la barre des 300.000 sympathisants tandis que du côté démocrate, le prochain objectif est d’atteindre les deux millions!  Le tandem Obama-Biden étant dispensé de l’exercice couteux des primaires, cela donne un solide avantage au camp démocrate, tant au niveau de la récolte de fond que de l’organisation dans les 50 états américains.

D’ailleurs, s’il est toujours énormément critiqué par l’ensemble des prétendants républicains , Barack Obama semble retrouver peu à peu le chemin du succès. Après un long passage à vide, l’indice de popularité du « président-candidat » commence à reprendre des couleurs.

Selon plusieurs sondages, il dominerait d’ailleurs Romney dans plusieurs états décisifs de l’élection : en Floride (+7%) en Ohio (+6%) ou encore en Pennsylvanie (+3). Mais à sept mois de « l’Election Day » du 6 novembre, ces projections à long terme n’ont que peu de valeurs.

Wisconsin: état pivot de la campagne

Le discours de Romney au Wisconsin marque un tournant dans la stratégie du champion républicain. Désormais il ne cite même plus ses rivaux pour se concentrer sur son rival démocrate. A l’image de son prédécesseur John Mc Cain, qui le 19 février 2008 avait lui aussi officiellement commencé dans « l’état du blaireau » sa campagne face à Obama .

Le sénateur de l’Arizona  annonçait  alors à ses partisans : « Merci Wisconsin, de nous amener  à un point où même un aviateur militaire superstitieux comme moi, peut proclamer avec confiance et humilité qu’il va être le nominé du parti dans la course à la présidentielle des États-Unis ».

John Mc Cain, l'adversaire d'Obama en 2008

Marathon républicain jusqu’en juin

La situation de McCain était différente parce que lors des dernières primaires du parti beaucoup plus d’états utilisaient le système du « Winner take all », où le premier dans les urnes  rafle l’intégralité des délégués mis en jeu. Cette année, avec la méthode de répartition proportionnelle, la campagne des primaires va inévitablement tirer en longueur.

Selon les dernières projections d’Associated Press, Romney a collecté largement plus de délégués que ses trois rivaux réunis et surtout il a dépassé le seuil symbolique des 50% (572).

Bilan de la course aux délégués (5 avril AP-NYT)

Les prochains scrutins, le 24 avril, vont encore accroitre l’avance de Romney. Il est annoncé favori dans les quatre états modérés de la côte-Est (Connecticut, Rhode Island, Delaware et New York). Santorum devrait quant à lui juste sauver les meubles en Pennsylvanie, l’état qu’il a représenté pendant douze ans au Sénat.

Si Romney s’avère d’ores et déjà impossible à rattraper par ses poursuivants, il devra néanmoins atteindre 1.144 délégués avant d’être officiellement déclaré vainqueur. L’objectif pour ses rivaux, Santorum en tête, est de l’empêcher d’atteindre cette ligne d’arrivée virtuelle. Mais à moins d’une catastrophe, le favori républicain y arrivera avant la fin du printemps. Probablement le 5 juin avec la primaire en Californie.

§ Résultats définitifs des primaires au Wisconsin :

Romney 44,1% / Santorum 36,9% / Paul 11,2% / Gingrich 5,8%

§ Résultats définitifs des primaires au Maryland :

Romney 49,2% / Santorum 28,9% / Gingrich 10,9% / Paul 9,5%  

§ Résultats définitifs des primaires à Washington D.C. :

Romney 70,2% / Paul 12% / Gingrich 10,7%

A noter que le score stalinien de Romney s’explique en partie par le fait que Santorum n’avait pas réussi à s’inscrire à la primaire. A l’instar du scrutin en Virginie…

(Source des résultats : Washington Post)

(Justin Sullivan-Getty Images)

Avril, le printemps de Romney ?

Après une courte pause, le ballet des primaires républicaines reprend aujourd’hui avec trois scrutins : au Wisconsin, au Maryland ainsi que dans la capitale américaine. Si les sondages se confirment dans les urnes, Mitt Romney devrait normalement s’imposer partout et creuser l’écart sur ses poursuivants.

Le 3 janvier dernier l’Iowa donnait le coup d’envoi des primaires, avec pas moins de sept prétendants républicains en lice. Trois mois plus tard,  la course à l’investiture s’est nettement resserrée et n’est plus aujourd’hui qu’un duel entre le grand favori Mitt Romney et l’outsider Rick Santorum.

L’ultra-conservateur est l’unique candidat qui fasse encore obstacle au sacre du « modéré du Massachusetts », le sobriquet dont est affublé Romney. Newt Gingrich et Ron Paul sont toujours officiellement candidats mais sont désormais mathématiquement hors course et relégués au second plan.

Après des scrutins dans pas moins de 29 états (sur les 50 que compte le pays), le mormon a confirmé son statut de grand favori avec 16 états à son compteur (en orange), contre 11 pour son rival catholique (en vert) . Gingrich n’a quant à lui remporté que deux victoires (en mauve) et Paul rêve encore de son premier succès.  (Voir : Bilan des primaires)

Bilan des primaires républicaines au 2 avril

Du 100% Romney ?

Les suffrages du mois d’avril, qui se déroulent essentiellement dans les états plus modérés de la côte-Est s’annoncent très favorables pour Mitt Romney. L’ancien gouverneur du Massachusetts continuera donc probablement à creuser l’écart sur ses poursuivants, jusqu’au moment où il parviendra à atteindre le total des 1.144 délégués, seuil nécessaire pour remporter l’investiture du parti.

Ce 3 avril, près d’une centaine de délégués seront mis en jeu à travers trois scrutins simultanés : au Wisconsin (42), au Maryland (37) ainsi qu’à Washington D.C. (19). Pour une fois, les primaires n’utiliseront pas le système proportionnel mais plutôt la méthode du « Winner Take All », où le premier dans les urnes rafle l’intégralité des délégués. Bref, si Romney termine premier partout, il peut faire carton plein sans laisser la moindre miette à ses rivaux républicains !

Romney, plus que jamais favori

Le cœur politique américain

Romney part clairement favori dans la capitale américaine, où beaucoup de militants républicains travaillent au sein des institutions du parti.  La situation sera nettement plus compliquée pour lui dans l’élection générale de novembre car la ville de Washington, peuplée aux 2/3 par des Afro-américains, a toujours représenté un véritable bastion démocrate. Si mathématiquement la primaire ne rapporte que peu de délégués au candidat, remporter la victoire dans le cœur politique de la nation a quand même son importance sur le plan symbolique.

Paradoxalement, les habitants du « bastion de la démocratie » sont quelques peu lésés au niveau de leurs droits électoraux. En effet, le « District de Columbia », qui se trouve entre la Virginie et le Maryland, ne bénéficie pas du même statut qu’un état classique.
Ce n’est que depuis 1961 et le 23e amendement de la Constitution, que les citoyens de Washington peuvent participer à l’élection présidentielle. Et encore aujourd’hui,  ce sont les seuls Américains qui ne peuvent pas élire de représentants au Congrès !

Maryland  sans concurrence

Dans la primaire du Maryland, le favori républicain règnera sans doute sans partage. Santorum a délaissé cet état de la « vieille Amérique», à l’électorat assez modéré, pour se concentrer sur le scrutin du Wisconsin. Largement en tête dans tous les sondages, Romney va sans doute rafler les 37 délégués mis en jeu.

Santorum mise sur le Wisconsin

Le véritable duel républicain du jour se situera dans la région des grands lacs, lors de la primaire au Wisconsin. Scrutin le plus important avec ses 42 délégués en jeu, c’est surtout le seul où Santorum a une chance de rivaliser avec Romney.  Si le candidat conservateur échoue, cela signifie que Romney va faire carton plein en remportant tous les suffrages et l’intégralité des délégués. Un beau coup pour faire taire ses détracteurs et pour confirmer plus encore son statut de chef de file républicain.

Si les derniers sondages sont tous favorables au mormon, 7,5% d’avance selon la moyenne établie par Real Clear Politics, le candidat ultra-conservateur espère toujours créer la surprise.
Sa botte secrète : un spot qui associe la politique de Mitt Romney à celle de Barack Obama. L’insulte suprême pour un républicain !

Les étapes suivantes

Après les scrutins d’aujourd’hui, la campagne connaitra une pause de trois semaines jusqu’au mardi 24 avril. Ce jour-là, les militants républicains de cinq états  de la côte-Est voteront à leur tour, répartissant pas moins de 231 délégués.
Trois anciennes « colonies originelles » des États-Unis : Delaware (17) , Rhode Island (19) et Connecticut (28) ainsi que deux états-clés des primaires : la Pennsylvanie (72) et l’état de New York (95).

Primaires républicaines - Avril

Là encore, l’ancien gouverneur du Massachusetts part favori dans la plupart des scrutins. A l’exception de la Pennsylvanie, l’état que Santorum a représenté au Sénat pendant douze ans. Le candidat ultra-conservateur sera dans l’obligation de gagner sur ses terres et devra tenter de limiter la casse jusqu’au mois de mai, qui lui sera plus favorable avec des états plus conservateurs.

Le 8 mai en Virginie-Occidentale, en Indiana ainsi qu’en Caroline du Nord. La semaine suivante au Nebraska et en Oregon. Le 22 en Arkansas ainsi qu’au Kentucky. Jusqu’au 29 où votera enfin le Texas, un autre poids lourd des primaires.

Bref, même si Romney semble impossible à rattraper, le marathon des primaires est encore loin d’être terminé…

Mitt Romney VS Eminem: la meilleure parodie des primaires

Grand favori des primaires républicaines, le candidat millionnaire a déjà accumulé une belle série de répliques maladroites et autres dérapages incontrôlés. Des maladresses de campagne qui font la joie des satires en tous genres…

Depuis une semaine, « »Will The Real Mitt Romney Please Stand Up » (que le vrai Mitt Romney se lève) fait un véritable tabac sur la toile, avec déjà près de trois millions de vues.

Un clip qui s’inspire du hit d’Eminem et qui pose la question de l’identité véritable de Mitt Romney. Un montage au scalpel brillamment réalisé, qui dissèque les travers de celui que ses détracteurs surnomment le « candidat robot »…

Millionnaire malgré lui

Alors qu’il n’a pas encore passé le stade des primaires, la stratégie de communication de Mitt Romney a déjà connu quelques ratés. Dès lors que le mormon sort du cadre des discours préétablis pour se laisser aller à une petite improvisation, la sortie de route n’est jamais loin.            Jusqu’à présent, c’est le plus souvent « à chaud », lors des débats avec ses rivaux républicains ou lors de séances de questions-réponses avec des militants, que le favori a commis le plus d’impairs.

A l’image de son désastreux pari à 10.000$ lancé à Rick Perry. Ou encore ses répliques désormais cultes: « J’aime virer les gens« , « Moi aussi je suis au chômage« , « Je ne me préoccupe pas des pauvres« , « Les compagnies sont aussi des gens« , « Ma femme a quelques Cadillac« ,…

Quel est le vrai visage de Mitt Romney?

Le candidat effaçable

En période électorale, tous les candidats commettent des erreurs. A force d’être constamment sous les feux des projecteurs, c’est inévitable. N’importe quelle personnalité publique qui enchaine des dizaines de discours, connaitra de temps à autre de petits couacs. D’autant plus qu’aujourd’hui chaque petite phrase est enregistrée et chaque dérapage peut être diffusée dans la minute sur Internet!

C’est la politique moderne et le but est d’éviter au maximum de tendre le bâton pour se faire battre. Romney accumule les bourdes mais pour sa défense, son « expert en communication » ne fait guère mieux en matière de réplique. Lors d’une interview sur CNN, Eric Fehrnstrom avait comparé son protégé à un « Etch-a-Sketch« , une ardoise magique effaçable à souhait…   (voir l’article: Romney: le candidat « effaçable« )

Carnassier de la finance

Sans revenir dans le détail sur tous les petits ratés de Romney (ça viendra d’ici novembre), ils sont le plus souvent liés à son image d’ultra-riche, qu’il essaye tant bien que mal de dissimuler. Businessman de talent, Romney a amassé une véritable fortune personnelle dans les années 80 grâce à sa société d’investissement Bain capital. Malheureusement, ce golden-boy de la finance doit quelque peu tempérer sa réussite professionnelle car aujourd’hui les traders de Wall-Street ont plutôt mauvaise presse.

Si sa réussite économique et son expérience de manager d’entreprise seront incontestablement des atouts de poids en novembre face à Obama, l’ancien homme d’affaire doit éviter d’apparaitre comme un requin qui collectionne les billets verts. En période de crise économique, l’électeur apprécie moyennement l’étalage d’un train de vie de rentier millionnaire.

Photo-montage du comité national démocrate

Plus de 2 millions par mois

En janvier dernier, Romney avait refusé de communiquer à la presse sa déclaration fiscale, un exercice auquel se plient traditionnellement les présidentiables.

Finalement, le candidat cède sous la pression des médias et révèle ses revenus pharaoniques: près de 45 millions de dollars pour 2010 et 2011. Pas trop mal pour quelqu’un qui n’a pas d’emploi. Pour figurer dans la fameuse catégorie des  « 1% d’ultras-riches » américains, il faut  bénéficier d’un revenu annuel minimum de 380.000 dollars. Une broutille pour Romney, qui gagne cette somme chaque semaine!

Selon le magazine Forbes, la référence en matière économique, les comptables de Romney ont fait de l’excellent travail. Grâce à des tours de passe-passe économique, le millionnaire bénéficie d’un taux d’imposition de seulement 14%, soit bien moins que la plupart des travailleurs américains. A titre de comparaison, le taux d’imposition d’Obama est de 26%, Santorum 28,5% et Gingrich (qui gagne le plus) passe la barre des 30%.

En outre, la déclaration d’impôts du couple révèle des comptes bancaires dans différents paradis fiscaux: en Suisse, aux Bermudes ainsi qu’aux îles Caïmans. Sans compter la pile de lingots probablement enterrés au fond du jardin de la famille Romney.

Comme il est de coutume chez les mormons, le candidat a également fait des dons conséquents à son église. 4 millions de dollars tout de même. Mais l’homme d’affaires n’a de leçon à recevoir de personne en matière d’investissement. Il y a fort à parier que le 6 novembre prochain ses coreligionnaires le lui rendent au centuple dans les urnes!

"Money-Romney" et ses associés, à l"époque de Bain Capital

Gingrich : le candidat en chute libre

Abandonné par son dernier mécène, la campagne de Newt Gingrich va droit dans le mur. Mathématiquement hors course, une seule inconnue subsiste : combien de jours avant qu’il ne jette définitivement l’éponge ?

L’adage est bien connu : quand le bateau coule, les rats quittent le navire. Et si « capitaine Gingrich » se donnait la peine d’ouvrir les yeux, il se rendrait bien compte que sa campagne prend l’eau de toute part. Depuis plusieurs semaines, les mauvaises nouvelles s’enchaînent et plus personne ne croit à ses perpétuelles promesses de « comeback fracassant » !

(Lire les articles précédents sur le même sujet: Le chant du cygne de GingrichGingrich:toujours plus proche de la voie de garage)

Près de trois mois après le début des primaires républicaines, l’homme fort de Géorgie doit se rendre à l’évidence: il n’a plus aucun espoir de succès. Après une trentaine de scrutins, Gingrich n’a remporté que deux états (Caroline du Sud et Géorgie), contre 16 pour Romney et 11 pour Santorum. Et à moins d’un miracle, il ne gagnera plus nulle part.

Complètement largué dans la collecte de délégués, le palmarès de Gingrich  a juste de quoi impressionner Ron Paul, la lanterne rouge des primaires. L’heure de gloire de l’ artisan de la « révolution conservatrice », où les républicains avaient récupéré le contrôle du Congrès en 1994, semble désormais révolue.

Newt Gingrich

Selon la moyenne des sondages établie par « Real Clear Politics« , Gingrich pointe depuis un moment sous la barre des 15% d’intentions de vote, un score nettement insuffisant pour encore espérer remporter l’investiture. D’autant que cet indicateur ne prend pas en compte les mauvais nouvelles des derniers jours…

Hier, la presse américaine faisait écho des difficultés de trésorerie du candidat. Avec un bilan financier dans le rouge, Gingrich effectue de drastiques coupes budgétaires en limitant ses déplacements et en renvoyant un tiers de son équipe, dont son directeur de campagne !

L’empereur des casinos abandonne Gingrich

Les dons des sympathisants ne remplissent plus les caisses depuis longtemps et Gingrich ne devait son salut qu’aux largesses de son mécène, Sheldon Adelson. Afin de soutenir les idées pro-israéliennes du candidat, le milliardaire avait injecté plus de 16,5 millions de dollars via le « Super Pac pro-Gingrich ».

Une broutille pour « l’empereur des casinos » qui est à la tête d’un empire colossal. Selon un article du Huffington Post, qui reprend un calcul de Forbes, cet ultra-riche gagnerait en moyenne 3,3 millions de dollars…de l’heure !

Sheldon Adelson s’est d’ailleurs dit prêt à  investir pas moins de 100 millions de dollars afin d’empêcher un deuxième mandat d’Obama.
Mais l’homme au chéquier illimité s’est lui aussi finalement rendu compte qu’il ne misait pas sur le bon poulain. Dans une vidéo publiée sur le Jewishjournal, le milliardaire vient d’annoncer qu’il retirait son soutien à Gingrich parce que le candidat est « en bout de course »…

Mercredi matin sur MSNBC, son porte-parole (bientôt au chômage) avait beau détailler la stratégie de Gingrich, plus personne n’était dupe.
Mathématiquement hors course, le candidat a pour unique objectif d’empêcher Mitt Romney, d’atteindre le total de 1.144 délégués, seuil nécessaire pour gagner l’investiture.

Dans pareil cas de figure, les compteurs seraient alors remis à zéro pour un second tour, une procédure d’exception dénommée « convention négociée ». Les instances dirigeantes du parti, réunies en convention en Floride, devraient alors désigner le candidat officiel du parti…

Désormais sans perfusion financière, l’ancien président de la Chambre n’a plus aucun espoir dans ces primaires. Techniquement, si toute sa stratégie repose sur la convention négociée, il devra s’accrocher jusque fin août. Bon courage Newt. Moïse a bien erré 40 ans dans le désert.

Sondage de CNN: Gingrich doit il jeter l'éponge?

Romney : le candidat « effaçable »

Le grand favori des primaires républicaines traîne depuis longtemps une réputation de « girouette politique ». Mais la récente déclaration de son porte-parole qui l’a comparé à une « ardoise magique » qu’on peut réinitialiser à loisir, ne va certainement  pas arranger les choses…

Depuis quelques jours, le jargon politique américain possède un nouveau terme pour qualifier les candidats qui changent d’opinions : « Etch a sketch ». Si l’appellation est un peu barbare, c’est avant tout la marque déposée d’un jouet pour enfants, connu en Europe comme l’ardoise magique. Très populaire depuis les années 60, le but de ce jeu est de dessiner quelque chose puis de secouer l’appareil afin que l’écran devienne à nouveau vierge. Il est donc possible de « dessiner à l’infini pour un plaisir sans limites », comme l’affirme le slogan publicitaire.

Cartoon de Bob Gorrell

Mais depuis la déclaration d’Eric Fehrnstrom, principal porte-parole de Mitt Romney, le jeu enfantin a pris un sens bien moins innocent.         Dans une apparition sur CNN, il explique que son poulain n’aura aucun mal à faire oublier ses prises de position les plus conservatrices, une fois la période des primaires terminée: « Romney possède un bouton reset pour l’élection générale où tout change. C’est en quelque sorte un etch-a-sketch, vous le secouez et vous recommencez tout à zéro… »

Romney la girouette

Au niveau du suicide politique, il est difficile de faire mieux. Un « expert » en communication qui avoue à l’antenne que son candidat change d’idées comme de chemises, c’est vraiment lui donner la pire publicité possible !

La petite phrase a été reprise en un instant par tous les médias américains et s’est transformée en une arme de campagne pour tous ses rivaux républicains. L’ancien gouverneur du Massachusetts trainait déjà une mauvaise réputation de « robot », qui dit ce que les électeurs veulent entendre mais pas ce qu’il pense et de ‘girouette politique’ (flip-floper). Mais avec cette erreur colossale de communication, sa réputation ne va pas vraiment s’améliorer.

Cartoon de Pat Bagley

La comparaison d’Eric Fehrnstrom est un véritable cadeau pour les adversaires  du mormon. Depuis cet incident, les parodies de « Romney l’ardoise magique » pleuvent sur la toile et il y a fort à parier que l’effet perdure jusqu’en novembre prochain.

Premier à saisir la balle au bond, Rick Santorum fait allusion au « etch a sketch » le jour même dans un discours de campagne. Le rival principal de Romney joue à fond sur les valeurs religieuses et conservatrices et se demande si une fois au pouvoir Romney ne réécrira pas la Constitution…

Avec une campagne en perte de vitesse, Newt Gingrich profite de l’aubaine pour casser un peu de sucre sur le dos de Romney, le « modéré du Massachusetts ». Une animation permet sur son site de secouer Romney à la manière de l’ardoise magique, afin d’obtenir un candidat plus ou moins conservateur!

Dans un spot sans concession, le favori républicain est confronté à son passé de candidat modéré, à l’époque où il faisait campagne pour devenir le gouverneur du Massachusetts. Des images d’archives qui parlent d’elles-mêmes…

L’une des nombreuses parodies qui circulent en ligne…

Sans doute le candidat le plus stable au niveau des valeurs qu’il défend, le libertarien Ron Paul s’en prend à tous ses rivaux d’un seul coup!

Primaires à droite, générale au centre

Si la réflexion du porte-parole de Romney s’avère être une terrible erreur de communication, tous les stratèges de campagne pensent plus ou moins la même chose, il ne faut juste pas en parler ouvertement à l’antenne. Dans le cadre des primaires républicaines, l’élection se joue très à droite et particulièrement cette année. Les prétendants à l’investiture ont tendance à mettre en avant leur côté conservateur afin de séduire l’électorat  le plus radical du parti. Dans cette optique, le « candidat républicain standard » se déclarera hostile à l’avortement, au mariage homosexuel mais en revanche très pieux et puritain.

Une fois qu’il a remporté les primaires de son parti, le « candidat officiel républicain» devra adapter son message politique au cadre de l’élection générale, face au rival démocrate.  S’il veut séduire les électeurs du centre de l’échiquier politique et les indépendants, le candidat devra alors défendre des positions moins tranchées et notamment sur les question sociales.

C’est pourquoi un conservateur dans les primaires peut parfois se transformer en un « conservateur relativement modéré » quelques mois plus tard, durant l’élection générale. Et ce sera sans doute le cas cette année avec Mitt Romney, qui a pour l’instant passé autant de temps à discuter d’avortement que d’économie, un thème qui sera pourtant son cheval de bataille face à Obama.

Une publicité inespérée

L’ancien gouverneur du Massachusetts est reconnu pour ses talents de businessman.  Il a amassé une colossale fortune personnelle grâce aux investissements de sa société Bain Capital. L’homme d’affaires aurait-il racheté en sous main la société qui produit « etch a sketch »?                   C’est l’hypothèse farfelue soulevée par l’humoriste Stephen Colbert.

Depuis la gaffe de son conseiller en communication, le jeu des années 60 fait son grand comeback dans les magasins américains. Depuis une semaine, les ventes du jouet ont augmenté de 3000% et il est même en rupture de stock un peut partout dans le pays. Voilà l’impact que Romney a sur l’économie!

(AP Ohio Art and Melina Mara -The Washington Post)

Bilan des primaires républicaines: déjà 29 états sur 50

Après la Louisiane, dernier scrutin du mois de mars, c’est le moment idéal pour dresser un « instantané » de la course à l’investiture républicaine.

A l’heure actuelle, 29 états sur les 50 que compte le pays ont déjà organisé des élections, sous forme de caucus ou de primaires. Quatre candidats sont toujours en lice: Mitt Romney, Rick Santorum, Newt Gingrich et Ron Paul.

Au niveau de la « course aux délégués », Mitt Romney reste clairement le grand favori avec plus de délégués que ses trois poursuivants réunis.    Selon les dernières projections d’Associated Press, reprises par le New York Times:

D’ici le 26 juin et l’Utah, qui termine le bal des primaires républicaines, 1.258 délégués devront encore être départagés entre les candidats.

Le premier qui atteindra le seuil de 1.144 délégués sera automatiquement déclaré vainqueur et affrontera Barack Obama dans l’élection générale de novembre.

(Pour mieux comprendre le processus d’attribution des délégués: Romney à la poursuite du chiffre magique)

GOP Madness - Bob Gorrell

29 états – 34 scrutins

Au niveau géographique, les militants de 29 états américains ont déjà voté, ainsi que les électeurs de plusieurs « territoires non-incorporés », qui participent aux primaires mais pas à l’élection présidentielle de novembre. Ces territoires ne sont pas considérés comme des états à part entière et leur poids électoral est relativement limité.

Romney a remporté les suffrages dans toutes les îles: Samoa américaines, Guam, Mariannes du Nord et Porto Rico à l’exception des iles Vierges où Ron Paul s’est imposé.

Bilan primaires républicaines (25 mars)

MITT ROMNEY (16 états/20 victoires)

L’ancien gouverneur du Massachusetts est incontestablement le grand favori des primaires avec 16 victoires à son compteur. Candidat le plus modéré, il a surtout du succès dans les zones urbaines et sur les côtes. Par contre il est plus à la peine dans les régions agricoles et dans le centre du pays, par essence plus conservateur. D’obédience mormone, Romney est aussi soutenu par ses coreligionnaires dans quelques états de l’Ouest américain (Utah, Nevada, Idaho, Arizona…)

New Hampshire et Floride (10-31 janvier)

Nevada, Maine, Arizona, Michigan et Wyoming (février)

Washington (3 mars)

Alaska, Idaho, Ohio, Virginie*, Massachusetts et Vermont (Super Tuesday du 6 mars)

Hawaï (13 mars)  +Porto Rico (18 mars)

Illinois (20 mars)  

* Gingrich et Santorum ont dépassé le délai d’inscription et ont de ce fait manqué la primaire de Virginie, un état du sud assez conservateur, qui leur aurait été en principe favorable!

Mitt Romney: la victoire à l'usure

RICK SANTORUM (11 états)

Le challenger de ces primaires a déjà remporté onze états, principalement dans le Midwest et le sud du pays. L’ancien sénateur de Pennsylvanie incarne la seule alternative crédible à Romney, jugé trop modéré pour l’aile plus conservatrice du parti républicain. Santorum a loupé le coche avec la primaire manquée en Virginie.

Il s’en est également fallu de peu qu’il rafle les primaires du Michigan ainsi que dans l’Ohio. Deux états décisifs dans lesquels la machine de campagne de Romney a fait pencher la balance en investissant plusieurs millions de dollars en publicités négatives. Romney gagne là où c’est vraiment nécessaire, un réalisme qui fait toute la différence dans ces primaires.

Iowa (3 janvier)

Colorado et Minnesota (février)

Tennessee, Oklahoma et Dakota du Nord (Super Tuesday 6 mars)

Kansas (10 mars) Alabama et Mississippi (13 mars)

– Missouri* (17 mars)

Louisiane (24 mars)

* Suite à un cafouillage dans l’organisation du scrutin, les résultats ne sont pas définitifs, la victoire de Santorum au Missouri n’est donc pas encore officielle

Rick Santorum: le challenger ultra-conservateur

NEWT GINGRICH (2 états)

Sérieusement distancé, l’ancien Président de la chambre n’a jusqu’à présent remporté que deux victoires : la Caroline du Sud (21 janvier) et la Géorgie (Super Tuesday du 6 mars) dont il a été le représentant pendant vingt ans. Son vivier électoral se concentre dans le sud du pays mais Gingrich s’est fait déborder par son rival ultra-conservateur Santorum, qui l’a finalement devancé dans des états tels que le Tennessee, l’Alabama, le Mississippi ou encore la Louisiane.

Mathématiquement hors course, il n’a pour ambition que d’empêcher Romney d’atteindre le chiffre magique de 1.144 délégués. Qualifié par la presse de saboteur ou d’ agent du chaos, Gingrich continue son travail de perturbateur sans que l’on sache si son retrait servirait ou non la cause de Santorum. Le candidat de Géorgie ne remportera vraisemblablement plus aucune victoire dans ces primaires.
 

RON PAUL

Lanterne rouge des primaires, le texan est aussi le seul candidat sans aucune victoire à revendiquer. Sa stratégie repose uniquement sur la collecte maximale de délégués afin d’arriver en position de force lors de la convention nationale du parti qui se déroulera fin août à Tampa Bay en Floride. Dans son baroud d’honneur, le doyen de la course profitera de cette tribune de premier plan pour diffuser ses idées libertariennes en tentant d’influer sur les lignes directrices du parti.

Carte des 50 états américains

Primaires de Louisiane : Santorum prince du bayou

L’ultra-conservateur Rick Santorum a triomphé lors des primaires de « l’état du pélican », en remportant près de la moitié des suffrages. Une 11e victoire qui prouve que son message axé sur des valeurs chrétiennes et puritaines séduit une certaine branche de l’électorat républicain.

Dernier scrutin du mois de mars, la primaire de Louisiane était clairement un objectif de campagne de l’ancien sénateur de Pennsylvanie. Alors que le dépouillement touche à sa fin, Santorum est déjà assuré de gagner haut la main, avec près de 50% des votes. Inconnu au niveau national jusqu’à sa victoire surprise en Iowa début janvier,  le candidat anonyme s’est mué en un challenger solide face au favori Mitt Romney.

Si au final, le mormon va très probablement remporter l’investiture du parti, Santorum va tout faire pour freiner ses ambitions en tentant de l’empêcher d’obtenir le total de 1.144 délégués, sésame pour gagner les primaires. « La course est longue et loin d’être finie » a déclaré le champion des valeurs familiales, en commentant ses derniers résultats électoraux. Santorum annonce la couleur, il ne jettera pas l’éponge et cette campagne des primaires risque de tirer en longueur. Jusqu’en mai, voire jusqu’en juin avec le scrutin en Californie, l’état le plus peuplé du pays.

Santorum: le champion des valeurs

Gingrich: la fin de l’espoir

Un autre constat de ces résultats en Louisiane est l’échec cuisant de Newt Gingrich, qui misait pourtant beaucoup cet état du sud pour revenir sur le devant de la scène. Avec seulement deux victoires au compteur (la Caroline du Sud et la Géorgie) après une trentaine de scrutins, l’ancien président de la Chambre continue sa descente aux enfers. Avec l’ascension de Santorum comme porte-drapeau des valeurs ultra-conservatrices, Gingrich a perdu son vivier électoral et ses espoirs de succès.

Politiquement, médiatiquement et mathématiquement hors course, le bouillonnant candidat de Géorgie ne doit sa survie qu’à la perfusion financière du milliardaire Sheldon Adelson,  « empereur des casinos » qui soutient sa campagne pour ses positions pro-israéliennes.Gingrich ne va probablement plus remporter aucune victoire dans ces primaires et s’il reste officiellement candidat à l’investiture républicaine, la course s’est depuis longtemps transformée en un duel Romney-Santorum, modérés contre conservateurs.

(Lire à ce sujet: Le chant du cygne de GingrichGingrich:toujours plus proche de la voie de garage)

Ron Paul au finish

Lanterne rouge de la course, Ron Paul n’a lui aussi plus aucun espoir de remporter l’investiture, comme il le reconnait d’ailleurs ouvertement.   La stratégie du texan repose uniquement sur la collecte maximale de délégués afin d’arriver en position de force lors de la convention nationale du parti qui se déroulera fin août à Tampa Bay en Floride. Dans son baroud d’honneur, le doyen de la course profitera de cette tribune de premier plan pour diffuser ses idées libertariennes en tentant d’influer sur les lignes directrices du parti.

La révolution selon Ron Paul (B.Vokar)

Printemps favorable à Romney

Le mois d’avril devrait normalement sourire à Mitt Romney, même si les 329 délégués en jeu ne suffiront pas à atteindre le seuil des 1.144 délégués, synonyme de victoire. Largement en tête dans la course aux délégués, le mormon en a déjà collecté 568 selon les projections d’Associated Press, soit plus que ses trois poursuivants réunis: 273 pour Santorum, 135 pour Gingrich et 50 pour Paul.

L’ancien gouverneur du Massachusetts devrait logiquement dominer la plupart des scrutins de la côte-Est. Des états plus modérés que ceux du Sud ou du Midwest, qui sont eux plus favorables aux idées de Santorum.

Romney: le favori mal aimé

Le mardi 3 avril, les primaires se dérouleront au Maryland (37 délégués), dans le région des grands lac au Wisconsin (42) ainsi que dans la capitale, Washington D.C. (19).

Après trois semaines sans scrutin, les affaires reprendront le 24 avril avec des primaires dans cinq états de la côte-Est : Connecticut (28 délégués), Delaware (17), Rhode Island (19), Pennsylvanie (72) et New York (95).

En avril, Santorum continuera sa « stratégie du boulet » en empêchant Romney de s’emparer de l’intégralité des délégués. Il sauvera probablement aussi l’honneur en remportant la Pennsylvanie, l’état qu’il a représenté au Sénat.

Louisiane - l'état du pélican

§ Résultats de la primaire de Louisiane : (46 délégués)

1° RICK SANTORUM

> 49,2%  / 88.042 votes de préférence

2° MITT ROMNEY

> 26,5%  / 47.495 votes de préférence

3° NEWT GINGRICH

> 15,9%  / 28.505 votes de préférence

4° RON PAUL

> 6,1%  / 10.971 votes de préférence

(Sources des résultats: Washington Post)

Speech de Rick Santorum après sa victoire en Louisiane

Primaire en Illinois : Romney enfonce le clou

Si la victoire du grand favori des primaires était prévisible, l’ampleur de celle-ci va quelque peu mettre en sourdine les critiques de ses détracteurs. Avec l’Illinois, Mitt Romney remporte une victoire stratégique dans le fief d’Obama, son très probable adversaire de novembre.

En remportant le scrutin dans « l’état des plaines », l’ancien gouverneur du Massachusetts a décroché sa 16e victoire depuis le début des primaires, le 3 janvier dernier. Un palmarès impressionnant après les suffrages dans 28 états sur les 50 que comptent le pays.

Son équipe de campagne se félicite même de son 20e succès, car Romney a également remporté les scrutins dans les îles de Porto Rico, Guam, les Mariannes du Nord et les Samoa. Des « territoires non-assimilés » qui participent aux primaires mais pas à l’élection présidentielle générale.

Au niveau de la récolte des délégués, le mormon en a déjà accumulé plus que ses trois rivaux réunis et il continue de creuser l’écart sur ses poursuivants. Comme le confirme cette dernière projection de l’Associated Press reprise par le New York Times (les chiffres varient d’un média à l’autre).

Projection des résultats dans la course aux délégués (21 mars)

Au vu de ces résultats, rien ni personne ne semble pouvoir empêcher Romney de remporter les primaires de son parti.  Dès qu’il parviendra à obtenir la somme de 1 .144 délégués, le candidat sera automatiquement proclamé vainqueur. Mais d’ici là, la route sera encore longue et sinueuse car ses adversaires sont déterminés à rester dans la course.

Santorum ne lâchera rien

Son rival principal, Rick Santorum, est loin derrière, avec moins de la moitié des électeurs et à peine dix victoires à son compteur. Pourtant, l’ancien sénateur de Pennsylvanie y croit plus que jamais et il a promis hier soir dans un discours  à ses partisans de poursuivre le combat jusqu’au bout. Santorum  s’accrochera donc  jusqu’au bout, à moins que Romney n’atteigne le fameux « nombre magique ».

Certes, le catholique n’a terminé que second en Illinois mais il est systématiquement en confrontation directe avec le mormon.  Santorum incarne la seule alternative à Romney, que beaucoup de militants du parti estiment trop modéré. Newt Gingrich et Ron Paul sont quant à eux complètement hors course dans ces primaires. Le dernier carré républicain a laissé place à un duel entre deux courants d’idées : les modérés contre les conservateurs. Une césure nette et profonde qui déchire de plus en plus le parti de l’éléphant.

Sourires de façade entre Santorum et Romney

Les étapes suivantes

Le prochain scrutin se déroulera le samedi 24 mars, en Louisiane, avec 46 délégués à la clé. Jusqu’à présent le sud du pays a plutôt souri à Santorum, qui devrait normalement remporter les suffrages.

Ensuite, le mois d’avril devrait être plutôt favorable à Romney avec plusieurs primaires dans les états plus modérés de la côte-Est : Maryland, Connecticut, Delaware, New York, Rhode Island,…

Néanmoins, en tant qu’ancien sénateur de Pennsylvanie, Santorum devrait gagner sur ses terres ainsi qu’au Texas, un état clé des primaires.

Romney, le gendre idéal

Largement en tête sur le papier, Mitt Romney est clairement favori et il a toutes les cartes en main pour remporter l’investiture du parti. Candidat le mieux préparé à l’exercice des primaires, il possède l’équipe de campagne la mieux organisée au niveau national, des réserves de trésorerie conséquentes et le soutien de quelques amis, millionnaires comme lui, en cas de besoin. Et pourtant il semble toujours lui manquer quelque chose.

Malgré ses efforts, Romney peine à susciter un véritable engouement et à fédérer un électorat républicain décidément très disparate.
C’est un peu le favori « par défaut », faute de trouver mieux.  A l’image d’un gendre idéal, parfait sous tous rapports mais dont on ne tombe pas amoureux. A moins d’une catastrophe, Romney finira par gagner les primaires, à l’usure et sur la longueur, d’ici à la fin juin.

Il devra se battre pour chaque scrutin et dépensera comme jusqu’à présent des sommes considérables pour faire pencher la balance dans les états indécis. Une stratégie qui s’est déjà avérée payante en Floride, au Michigan ou en Ohio face à de relativement faibles rivaux républicains.

Mais face à Obama dans l’élection générale, la tâche sera nettement plus difficile. Car au jeu de qui récolte le plus d’argent, Romney a quelques leçons à apprendre du président démocrate. Pendant que la bataille fait rage côté républicain, le camp démocrate encaisse tranquillement les chèques.

§ Résultats de la primaire en Illinois :

MITT ROMNEY

> 46,7%  /  428.434 votes de préférence

RICK SANTORUM

> 35%  /  321.079 votes de préférence

RON PAUL

> 9,3%  / 85.464 votes de préférence

NEWT GINGRICH

>   8%  / 72.942 votes de préférence

(Source des résultats: Washington Post)