Résultats définitifs – Primaire du New Hampshire

§ Résultats définitifs de la primaire républicaine du New Hampshire du 10 janvier:

1° MITT ROMNEY   (Massachussetts)

> 39,3%   /   97.532 votes de préférence

2° RON PAUL (Texas)

> 22,9%   /   56.848 votes de préférence

3° JON HUNTSMAN  (Californie/Utah)

> 16,9%   /   41.945 votes de préférence

4° NEWT GINGRICH  (Virginie/Géorgie)

> 9,4%   /   23.411 votes de préférence

5° RICK SANTORUM (Pennsylvanie)

> 9,4%   /   23.362 votes de préférence

6° RICK PERRY (Texas)

> 0,7%   /   1.766 votes de préférence

7° Candidats minoritaires

> 1,5%   /   3.621 votes de préférence

§ Source des résultats: Washington Post

Cap sur le New Hampshire !

Après le caucus très disputé de l’Iowa et la « révélation Santorum », les candidats républicains se retrouvent à présent au New Hampshire, deuxième scrutin des primaires. Dans ce minuscule état de la côte Est, Romney devrait logiquement survoler la mêlée. Mais derrière lui, les prétendants au podium se livrent une bataille acharnée.

A 24 heures de l’ouverture des votes au New Hampshire, les sondages se suivent mais ne ressemblent pas. Si l’ancien gouverneur du Massachusetts est assuré de terminer en tête, il n’est pas facile pour autant de déterminer quel sera le quinté gagnant. Ron Paul devrait logiquement terminer second avec son discours libertarien, dans un état où la devise est « Live free or die ». Mais la troisième place sera assurément la plus disputée avec Huntsman et Santorum, deux candidats qui se suivent de très près dans les sondages…

Jon Huntsman - http://jon2012.com

Invisible en Iowa où il n’a pas daigné faire campagne, Jon Huntsman s’est rattrapé sur le New Hampshire, où il a mis les moyens pour faire parler de lui. Diffusion massive de spots TV (pour plus de 740.000$!) et speechs à répétition, l’ancien gouverneur de l’Utah doit absolument briller dans l’ « état du granite » s’il veut se présenter comme une alternative crédible à Romney.

En progression constante dans les sondages, Rick Santorum, le nouveau champion des valeurs chrétiennes, semble porté par son succès en Iowa. L’héritier de Mike Huckabee veut prouver que sa deuxième place (pratiquement une victoire, à 8 voix d’écart !)  en Iowa n’était pas un accident et que sa campagne connaitra d’autres moments de gloire, ailleurs dans le pays…

En ce qui concerne Perry et Gingrich, les anciens favoris, il faudra sans doute attendre les prochaines primaires, en Caroline du Sud et en Floride (deux états clés) pour juger du sérieux de leur candidature. A l’issue du New Hampshire, Gingrich terminera vraisemblablement en bas de tableau.

Quant à Perry, il ne peut espérer mieux que la dernière place, dans un état qu’il a tout simplement boycotté. Au lendemain du désaveu cinglant en Iowa, il a directement rejoint la Caroline du Sud, reportant de quelques semaines un éventuel abandon. Avec un ambitieux Santorum qui marche sur ses plates-bandes et puise dans son vivier électoral, le texan doit absolument revoir sa stratégie, au risque de disparaitre purement et simplement du paysage républicain.

A ce stade, un seul point commun rassemble l’ensemble des candidats : l’animosité envers Mitt Romney, qui reste plus que jamais le favori à battre dans cette campagne agitée. Dans les deux derniers débats télévisés, le mormon a été critiqué sans arrêt : girouette électorale, milliardaire coupé des réalités, clone d’Obama, trop mou, pas assez conservateur,…                                                                                                                                    Et pendant ce temps-là, les stratèges démocrates se frottent les mains et prennent des notes pour la campagne de novembre.

Rick Perry « toujours dans la course »

Rick Perry est un battant. Malgré la raclée qu’il vient de se prendre en Iowa, malgré les bourdes à répétition et malgré les sondages qui le donne perdant, le candidat texan ne jette pas l’éponge. Après une courte pause de réflexion dans le ranch familial, il a décidé de retourner dans l’arène, même s’il est certain de se prendre encore des coups. Respect, cowboy.

En Iowa, le gouverneur texan a donné le maximum. Avec un programme digne d’un marathonien, il a sillonné l’état dans tous les sens, essayant désespérément d’inverser la vapeur. Diffusion massive de spots TV et meetings jusqu’à l’épuisement, ne suffiront pas à vaincre l’engouement populaire pour le nouveau champion des valeurs chrétiennes, Rick Santorum.

Clip de campagne pour l’Iowa 

Spot destiné à nuire à l’image de Rick Santorum, son rival direct

Mais malgré tous ses efforts et un paquet de dollars dépensés, Rick Perry ne fera pas mieux qu’une cinquième place, récoltant à peine 10% des voix. Ce qui ne l’empêchera pas, le soir même, de tenir un discours de vainqueur devant ses partisans. Une situation risible que n’a pas manqué d’épingler Jon Stewart dans un épisode du Dailyshow particulièrement acerbe. (je vous invite à regarder l’émission dans son intégralité, tout le monde en prend pour son grade)

Jon Stewart Vs Rick Perry

Finalement, Rick Perry annonce qu’il se retire au Texas pour réfléchir, avec son équipe, sur l’opportunité de poursuivre ou non sa campagne. Des rumeurs commencent à circuler, le bruit court sur la toile que le candidat pourrait bien jeter l’éponge et rejoindre Bachmann, Cain, McCotter et Pawlenty, sur le banc des abandons qui ne cesse de s’allonger.

Mais après une nuit d’angoisse (pour ses fans) Rick Perry a rassuré, via son comte Twitter. Il part en Caroline du Sud, afin d’organiser la suite de sa campagne. Une nouvelle qui doit plaire à l’équipe de Mitt Romney, qui profite ainsi de l’éparpillement des voix ultra-chrétiennes, entre Perry et Santorum.

Primaires de janvier

En ce qui concerne la primaire du 10 janvier au New Hampshire, Rick Perry ne se berce pas d’illusions. Cela ne sert plus à rien de faire campagne dans cet état déjà largement dominé par d’autres candidats. Il finira vraisemblablement dernier (Bachmann a abandonné) et se prépare donc  déjà aux échéances suivantes : la Caroline du Sud (le 21) et la Floride (le 31), deux états importants sur la route de l’investiture républicaine. A l’heure actuelle, il est au plus mal dans les sondages mais deux semaines de matraquage médiatique intensif peuvent encore changer la situation.

S’il ne rassure pas ses partisans avec un succès dans le courant du mois, il devra attendre février ou même jusqu’au « Super Tuesday » le 6 mars, quand enfin, le Texas devra voter. Et d’ici là, énormément de choses peuvent se passer, dans cette campagne particulièrement volatile, où une semaine représente une éternité politique.

“Desperate Republicains”, série télé de l’année?

Dans la foulée du caucus de l’Iowa et de l’abandon de Michele Bachmann, chronique à chaud de Thomas Halter, reprise de son blog homonyme. Bonne lecture…

————————————————————————————–

Ça y est! C’est parti! Le caucus de l’Iowa marque le départ de la nouvelle saison d’une de mes séries préférées : la course à l’investiture républicaine.

Une fois n’est pas coutume, le scénario qui se dessine semble tout droit issu de l’esprit d’une équipe d’auteurs de sitcom à succès. Décor, personnages, rythmique, public cible, idéologie sous-jacente, punch lines, gimmicks, produits dérivés, annonceurs et autres paramètres sont tous maîtrisés pour toucher le public le plus large possible. Jackpot à tous les coups. On peut lancer la production !

Le premier épisode a lieu à Des Moines, Iowa. État bleu foncé du centre du pays, peuplé de 3 millions d’habitants. Les personnages s’y sentent bien et savent que la concurrence sera galvanisée par l’opportunité de marquer les esprits. Le pilote de la série définit les épisodes à suivre et personne ne veut la place du mort qu’occupe Michelle Bachmann.

Aaaah Michelle… Dommage, elle est sexy, et bien réac’, ce qui la rend encore plus sexy. Mais son agent l’a plantée pour un autre personnage, et la responsable du casting a bien dû constater l’ampleur des dégâts. Une caravane en moins à charge de la prod’. « On reste en contact, Michelle. On aura besoin de figuration et on aime ton côté Bree Van de Kamp. Tu es en extra, voilà. Allez, cia-ciao. »

Dommage, on l’imaginait bien fricoter avec un des autres personnages, tous masculins. Peut-être Rick Perry, le Joey Tribbiani de la bande. Pas très malin, mais charmant et jamais avare d’une gaffe incroyable pour faire marrer les copains et le public. On n’y croit pas des masses mais c’est quand même le cow-boy de la bande, ce qui a son importance dans une production hollywoodienne.

Surtout avec le personnage du méchant, Newt ‘J.R.’ Gingrich. Gingrich est le salaud que vous adorerez détester. Et il serait regrettable de faire l’impasse sur quelques duels Perry-Gingrich. Le public adore ça, sans parler de l’inépuisable source à bêtisier que constitueront ces images. Il faut donc maintenir ces deux-là dans le script jusqu’à ce qu’ils s’entretuent. Mort des deux personnages. Générique sur fond d’images du prochain épisode. Effet dramatique et addiction totale du public assurés.

« La semaine prochaine, Jochn McCain, héros de la saison précédente, apparaîtra aux côtés de Mitt Romney le temps d’un épisode. Ne ratez pas les chaleureuses retrouvailles des frères ennemis ! En direct sur FoxNews ! » Il faut dire que Mitt ‘Richie Rich’ Romney semble peiner à endosser le rôle principal de la série. Il connaît bien ses répliques mais il est nul en impro et ne parvient pas à séduire les foules à cause de son sourire Pepsodent et de ses costars à dix mille dollars.

Rick Santorum l’a compris et compte bien en profiter. Le Ned Flanders de service compte se servir de Romney comme d’un escabeau pour grimper dans l’estime du public. Réactionnaire bigot légitimé par son statut de père de famille nombreuse, il rassure la ménagère tout en caressant les rednecks dans le sens du poil. Son aura fanatique hissera-t-elle son nom en tête du générique ? Ron ‘Sheldon’ Paul profitera-t-il finalement des faux-pas de ses adversaires pour faire entendre ses idées ? La production semble encore hésiter à lui donner plus de répliques, car son discours est trop rationnel et équilibré pour susciter assez de réponse émotive auprès du public.

Quoique. Après tout, les geeks sont de plus en plus hype…

THOMAS HALTER

Romney vainqueur en Iowa…avec 8 voix d’avance !

A l’issue d’une soirée riche en rebondissements, Mitt Romney a finalement remporté à l’arrachée le caucus de l’Iowa, juste devant l’ultraconservateur Rick Santorum.

Il aura fallu attendre l’annonce officielle de Matt Strawn, président du parti républicain de l’Iowa, pour enfin départager les deux gagnants du premier scrutin des primaires. Jamais une élection dans cet état n’avait été aussi serrée et plus que jamais chaque vote a compté.                        Une visite éclair dans un bar du coin, quelques poignées de mains supplémentaires, des  indécis qui se laissent finalement convaincre, la victoire en Iowa s’est vraiment jouée à pas grand-chose.

Résultats définitifs

A l’issue du dépouillement final, Mitt Romney et Rick Santorum flirtent chacun avec les 25%, avec respectivement 30.015 et 30.007 voix de préférence. Ron Paul, qui était annoncé initialement en tête, complète le podium avec 26.219 sympathisants, soit 21,5% des votes.
Loin derrière le trio de tête arrive Newt Gingrich (13%), devant le texan Rick Perry (10%). Michele Bachmann se couvre de ridicule en sixième position (5%) seulement devant la lanterne rouge Jon Huntsman (0,6%), qui n’a même pas daigné faire campagne dans l’état.
Bilan après l’Iowa

Contrairement à son programme initial, Mitt Romney est finalement resté à Des Moines, la capitale, pour fêter son premier succès de l’année. S’il était attendu sur le podium, sa première place obtenue au finish contribue à renforcer son image de favori. Largement en tête dans le New Hampshire (22% d’avance selon les derniers sondages RCP) où il a établi son QG de campagne, l’ancien gouverneur du Massachussetts est presque assuré de remporter le deuxième scrutin qui se déroulera le 10 janvier. C’est le candidat le plus stable, le plus crédible, le plus organisé à l’échelle nationale et aussi celui qui possède le plus de ressources. Même s’il peine à séduire l’aile dure du parti, Mitt Romney est selon moi le futur adversaire d’Obama.

Mitt Romney savoure sa victoire dans l'Iowa (Reuters)

A la traîne dans les sondages jusqu’à la veille du scrutin, Rick Santorum aura finalement connu son momentum à un moment idéal. L’ancien sénateur de Pennsylvanie a été relativement épargné par les attaques (ce qui ne va pas durer) et est propulsé grâce à son succès sur le devant de la scène. Encore peu connu de l’électorat républicain, l’engouement médiatique pour le caucus a fait de lui une alternative possible à Mitt Romney. Présenté comme le champion des valeurs religieuses, Santorum a aujourd’hui gagné en crédibilité. Il lui faudra néanmoins confirmer ce bon résultat dans d’autres états, lui qui ne possède pas d’organisation à l’échelle nationale ni de grandes réserves de trésorerie.

Selon moi, il risque de suivre la même voie que Mike Huckabee en 2008. Après avoir marqué les esprits par une victoire en Iowa, le pasteur de l’Arkansas n’arriva pas à garder l’avantage sur la longueur, face à un John Mc Cain qui ratissait plus large. Aujourd’hui, le candidat d’envergure nationale est incontestablement Mitt Romney. N’en déplaise aux stratèges de l’équipe d’Obama qui préférerait devoir affronter Santorum en novembre.

En  troisième position, Ron Paul,  le doyen de la compétition, a paradoxalement séduit l’électorat le plus jeune. Un très bon résultat, en comparaison avec sa cinquième place (10%) obtenue en 2008. Bien placé dans les sondages des prochains scrutins, le candidat libertarien risque de faire encore parler de lui et d’atteindre quelques podiums. Néanmoins, avec son discours radical au niveau économique (suppression d’agences gouvernementales etc) je  doute qu’il arrive à gagner l’investiture du parti.

Les déçus de l’Iowa

Cible d’attaques en règle de la part de ses rivaux et rattrapé par les scandales, Newton Gingrich, qui trônait en tête des sondages pour l’Iowa à la mi-décembre, échoue finalement à la 4ième place. Sentant venir la défaite, le candidat avait pris les devants en annonçant à la presse qu’il ne comptait pas gagner le scrutin. Après avoir relativisé l’importance du caucus, l’ancien président de la Chambre table sur une campagne à long terme, avec une stratégie globale qui vise les 50 états.

Dans le même ordre d’idée, Rick Perry prétend défendre une stratégie d’envergure nationale. Même s’il a essayé de limiter la casse en Iowa avec un véritable programme marathon ces derniers jours, obtenir la cinquième place n’est vraiment pas un bon signal pour une campagne déjà bien moribonde. Je ne serais pas surpris de le voir abandonner la course dans les semaines à venir. Rick Perry devrait selon moi attendre 2016, histoire de faire oublier ses bourdes.

Cuisante défaite pour l’égérie du Tea Party Michele Bachmann, qui malgré une campagne de fond en Iowa, son état natal, peine à obtenir 5% des suffrages. Son vivier d’électorat, très conservateur,  lui a sans doute préféré Santorum ou Ron Paul. Sans grand espoir pour la suite des primaires, elle devrait sans doute replonger dans l’anonymat d’ici peu à moins d’animer un show télévisé sur Fox News. L’héritière de Sarah Palin (en plus crédible selon moi) pourrait éventuellement continuer la course sur un ticket présidentiel, si elle est choisie comme Vice-Présidente par le favori du parti. A l’image de Joe Biden, qui après avoir terminé 5ième en Iowa en 2008 et critiqué Obama pour son inexpérience, est revenu au dernier moment dans la course à la Maison Blanche.

En queue de peloton, Jon Huntsman n’a pas misé grand-chose sur l’Iowa, dans lequel il n’a même pas fait campagne. L’ancien gouverneur de l’Utah concentre ses efforts sur le New Hampshire, où il espère lui aussi enfin connaitre son heure de gloire. Verdict mercredi prochain.

Résultats définitifs – Caucus Iowa

RICK SANTORUM (Pennsylvanie) 

> 24,6%   /   29.839 voix de préférence

2° MITT ROMNEY (Massachussets)

> 24,5%   /    29.805 voix de préférence

>> Annoncé premier au lendemain du scrutin, avec seulement 8 voix d’avance, Mitt Romney a finalement été déclassé suite à un recomptage des voix dans l’état. Finalement, Rick Santorum a gagné le caucus de l’Iowa avec 34 voix d’avance…

3° RON PAUL (Texas)

> 21,4%   /    26.036 voix de préférence

4° NEWT GINGRICH (Virginie/Géorgie)

>13,3%   /   16.163 voix de préférence

5° RICK PERRY (Texas)

> 10,3%   /  12.557 voix de préférence

6° MICHELE BACHMANN (Iowa/Minnesota)

> 5%   /   6.046 voix de préférence

7° JON HUNTSMAN (Californie/Utah)

> 0,6%   /   739 voix de préférence

8° BUDDY ROEMER (Louisiane)

> 0,3%   /   316 voix de préférence

>> Selon les statistiques officielles 614.913 électeurs républicains sont enregistrés en Iowa.

>> Pour le caucus interne du 3 janvier, 122.255 ont voté , soit près de 20%.

§ Source des résultats: Washington Post

« Des Moines » en Iowa, capitale politique des USA

Après six mois d’une campagne mouvementée, les candidats républicains s’affrontent enfin dans les urnes de l’Iowa, modeste état rural du centre du pays. A l’occasion de ce premier scrutin des primaires, la ville de « Des Moines » vole pour un temps la vedette à Washington, comme capitale politique et médiatique des États-Unis.

Rick Perry, Mitt Romney, Michele Bachmann, Rick Santorum, Newt Gingrich, Ron Paul et Jon Huntsman. Les sept prétendants à l’investiture républicaine, battent le pavé dans les rues, embrassant des bambins et serrant un maximum de mains, à quelques heures du coup d’envoi du caucus de l’Iowa.
Processus politique plus complexe que les simples primaires, pratiquées dans la plupart des états américains, le « caucus » consiste en des réunions de quartier, généralement dans des écoles ou des églises, pendant lesquelles des délégués qui soutiennent tel ou tel candidat tentent de rallier à eux les électeurs présents dans la salle. En plus de voter pour un candidat à la présidentielle, les sympathisants élisent ainsi les délégués locaux du parti.
Même si l’Iowa et ses 3 millions d’habitants ne pèse pas lourd au niveau électoral (moins d’1% de la population américaine), c’est sans conteste l’un des états les plus courtisés lors des primaires du fait de son poids symbolique important.

Depuis le succès de Carter en 1976, qui passa, grâce à sa victoire dans l’état, du statut d’anonyme à celui d’outsider, l’Iowa est devenu le point de départ de toutes les campagnes présidentielles. Marquer des points en Iowa signifie lancer sa campagne, échouer envoie par contre un mauvais signal, qui peut même parfois sonner le glas d’un candidat sans grandes ressources.

Vu le prix d’une campagne d’envergure nationale, la plupart des « petits candidats » focalisent leurs ressources sur l’Iowa et le New Hampshire, dont la primaire se déroule une semaine plus tard. Ces deux évènements sont l’unique occasion de marquer les esprits et de ratisser suffisamment de fonds pour assurer la suite de la campagne. Des Moines se transforme ainsi tous les quatre ans champ de bataille politique.  Une situation qui agace certains représentants de petits états voisins, qui ne reçoivent pour ainsi dire aucune attention politique des candidats en lice. Certains analystes politiques dénoncent également cette attention disproportionnée envers l’Iowa, tant médiatique que politique. Ainsi dans certains bars, il y a avait aujourd’hui plus de journalistes présents que d’électeurs…

Dans un article croustillant intitulé « N’hésitez pas à ignorer l’Iowa » (Feel free to ignore Iowa), Gail Collins, éditorialiste pour le New York Times résume « Ce mardi se déroulera une élection visant à sélectionner le candidat préféré d’un petit groupe de gens qui est de fait plus âgé, plus riche et plus blanc que l’électorat américain moyen, et plus extrême que le républicain moyen. Le monde entier observera. Les cookies seront excellents. » S’il est indéniable que l’Iowa est surreprésenté dans la campagne présidentielle, il est difficile de faire autrement. Si à l’avenir, un autre état donne le coup d’envoi des primaires, les bus des équipes de campagne déménageront aussi sec…

A seulement quelques heures du caucus, les tendances et les sondages pleuvent sur la toile.
Si le grand favori Mitt Romney et le libertarien Ron Paul sont assurés de figurer sur le podium, il est très difficile de déterminer dans quel ordre, tant  l’écart entre les candidats est serré. Sans compter le nombre d’électeurs encore indécis. A en croire les derniers sondages, l’ultra-conservateur Rick Santorum complèterait le podium devant Gingrich et Perry, qui ne terminerait que cinquième. Et Bachmann prierait toujours pour un miracle.

Candidats Républicains – Caucus Iowa

Rick Perry: un candidat à la dérive ou l’art du suicide politique

Campagne anti-Perry

En septembre dernier, Rick Perry était le numéro un. Omniprésent sur les plateaux TV et les couvertures de magazine, caracolant à plus de 30% d’intention de vote dans les sondages, les pontes du parti  et les grands médias voyaient déjà en lui le nouveau champion républicain. Le futur adversaire d’Obama.

Comment-est il possible qu’à peine trois mois plus tard, Rick Perry se retrouve aussi bas dans les sondages, loin derrière Romney, Gingrich et même Ron Paul? Au même niveau que Bachmann ou Santorum?

L’étoile montante du parti qui semblait avoir tout pour réussir s’est admirablement auto-sabordé, devenant presque un cas d’école de ce qu’il ne faut absolument pas faire pour gagner une élection!

Avec de puissants soutiens financiers et l’aval de membres influents du parti,Rick Perry se profilait comme le digne héritier de George W. Bush, auquel il a succédé au poste de gouverneur du Texas.  Un visage télégénique, un parcours idéal avec un passage comme pilote dans l’US Air Force, un bilan exemplaire en matière de création d’emploi, bref le CV parfait pour prendre d’assaut la Maison Blanche.

Retour sur un fiasco

Le premier scandale de taille arrive en une du Washington Post avec l’inscription « tête de nègre » (nigger head) qui orne un rocher à l’entrée du camp de chasse de la famille Perry. Le candidat affirme qu’il avait recouvert ce terme raciste d’une couche de peinture dans les années 80, ce que démentent plusieurs visiteurs du ranch. Une polémique très vite exploitée par Herman Cain pour attaquer de front le candidat texan.

Quelques semaines plus tard, Rick Perry provoque un véritable buzz sur la toile à l’issue d’un speech de campagne donné dans le New Hampshire. Ce ne sont pas tant les propos du candidat texan qui font sensation mais plutôt son état général, qui semble pour le moins décontracté. Perry était-il sous l’emprise d’alcool? de drogue? Les théories fleurissent sur le net tandis que les humoristes américains se régalent et en redemandent.

Généralement assez insipide dans les débats télévisés, Rick Perry frappe fort avec son désormais célèbre blackout en direct sur CNBC. Un trou de mémoire en plein débat face aux autres candidats républicains! Alors qu’il évoque une mesure-phare de son programme, avec la suppression de trois agences gouvernementales, il bloque complètement sur la troisième. Le présentateur tente de le relancer mais malgré ses notes, Rick Perry ne retrouvera jamais la mémoire. Sa prise de parole s’achève devant une salle hilare avec un « Ouuups » dans lequel certains observateurs voient déjà l’enterrement de sa campagne.

Son manager tentera de rattraper le coup, soulignant « un moment humain » mais c’est trop tard, la vidéo fait déjà fureur sur internet. « Il est rare qu’un homme politique inspire de la pitié, mais pendant 55 secondes, lors du débat présidentiel de mercredi soir (9 novembre), Rick Perry y est parvenu« , souligne ainsi le Huffington Post suite à la gaffe du candidat.

A force de changer d’avis sur différents sujets de société et de défendre un plan de relance économique irréalisable (sur ces deux points il n’est clairement pas le seul), Rick Perry continuera à s’enfoncer dans les sondages, très vite remplacé en tête de peloton par Herman Cain, qui connaitra lui aussi son momentum avant une chute tout aussi rapide.

Dans l’espoir de sauver sa campagne qui part complètement à la dérive, Rick Perry tente alors un virage très à droite en tentant de séduire les plus conservateurs du parti. Il serre la vis sur les questions d’avortement, se disant désormais opposé à l’interruption des grossesses dans toutes les circonstances, y compris le viol, l’inceste et même dans les cas où la santé de la mère est en danger!

Décidé à durcir son message, son équipe de campagne lui concocte un nouveau clip le présentant comme un homme « qui n’a pas peur de parler de la foi », un chrétien qui « une fois président mettra un terme à la guerre de religion d’Obama » (sic).

Rick Perry touche vraiment le fond lorsqu’il fait remarquer que les États-Unis tournent mal « quand les gays peuvent servir ouvertement dans l’armée mais que nos enfants ne peuvent pas célébrer ouvertement Noël ou prier à l’école ».

Mise en ligne le 6 décembre, la courte vidéo a connu un succès viral sur le web. Visionnée par des millions d’internautes, le clip de campagne est devenu en quelques jours la vidéo la plus détestée sur la plateforme youtube, avec plus de 700.000 appréciations négatives!

A présent, des dizaines de parodies critiquent le candidat sur la toile. Florilège en images…

Réponse en images de Fred Karger, candidat républicain aux primaires et ouvertement homosexuel

« L’empire des Mormons » – Un docu à ne pas rater

Documentaire "L'empire des Mormons" - Juliette Desbois - Les Carnets du Bourlingueur

« L’empire des Mormons » est un documentaire d’une vingtaine de minutes réalisé par Juliette Desbois, pour l’émission de Philippe Lambillon les « Carnets du Bourlingueur ».

Il nous emmène à Salt Lake City en Utah, capitale des mormons et vitrine de cette confession en voie d’expansion dans le monde…

Conversion de défunts, prosélytisme mondial, polygamie plus ou moins discrète, kit de survie en prévision de l’apocalypse, business et politique, sont autant de sujets abordés par ce documentaire bien ficelé.

>> Sujet sur l’Empire des Mormons : 01’54-24’46

Dans ces primaires républicaines, deux candidats sont d’obédience mormone : l’ancien gouverneur de l’Utah Jon Huntsman et l’ancien gouverneur du Massachusetts Mitt Romney. Les Américains soutiendront-ils un candidat mormon? Un sujet qui a déjà fait couler beaucoup d’encre lors dernières élections présidentielles, où Romney était en lice face à John McCain.

Mais cette fois, le businessman millionnaire se profile de plus en plus comme le futur adversaire d’Obama et le sujet va inévitablement refaire surface dans les médias.

Les candidats en un mot...

La confession du candidat est loin d’être un détail. C’est le constat tiré par le « Washington Post » , à l’issue d’un sondage réalisé par le « Pew Research Center » qui a demandé à un millier de sondés de résumer les candidats républicains en un seul mot.

Si « Texas » est le terme le plus souvent associé à « Rick Perry« , et « 999 » (encore que ce ne soit pas un mot) pour représenter Herman Cain, « Mormon » vient largement en tête lorsqu’il s’agit de désigner Mitt Romney


Primaires républicaines: l’affiche est connue

Avec le retrait officiel de Sarah Palin et de Chris Christie, plus d’invité surprise n’est à attendre dans la course à l’investiture républicaine. A quatre mois des premiers scrutins de l’Iowa et du New Hampshire, la liste des républicains est désormais définitive: dix candidats se disputeront la place avant d’affronter Obama.

Qui sera le favori du parti républicain? C’est la question à laquelle tente de répondre les différents instituts de sondages américains. Mais à voir la variation des résultats au fil des semaines, les électeurs du parti de l’éléphant ne semblent pas encore avoir trouvé de candidat suffisamment rassembleur.

Les grands favoris

Mitt Romney

Mitt Romney est à l’heure actuelle le candidat le plus stable au niveau des sondages. L’ancien gouverneur du Massachusetts a derrière lui l’expérience de la campagne de 2008, il possède de solides réserves de trésorerie et il a donné une image positive à l’issue des débats télévisés. Il reste néanmoins fort critiqué par la base radicale du parti, sur le thème des soins de santé, ainsi que pour ses positions idéologiques changeantes, notamment concernant l’avortement.

Rick Perry

Rick Perry est l’autre poids lourd des primaires même si sa cote de popularité semble dégringoler aussi vite qu’elle était montée, quelques jours seulement après l’annonce de sa candidature. Le gouverneur texan a déçu dans les débats et est la cible d’attaques en règle de la part de ses rivaux républicains.

L’aile gauche du parti lui reproche de sabrer dans la sécurité sociale et d’être intransigeant dans l’application de la peine de mort. La droite du parti le trouve trop laxiste sur les questions d’immigration. Néanmoins, l’équipe de Rick Perry a réussi à récolter plus de 17 millions de dollars en moins de deux mois de campagne, preuve de la solidité de ses soutiens.

Les challengers

Plus étonnant, Herman Cain complète le podium depuis peu. Sans n’avoir jamais été élu à un poste politique, l’énergique ténor du Tea Party fait beaucoup parler de lui et risque de rafler une partie des voix d’ultra-conservateurs, Sarah Palin ayant déclaré forfait. Mais reste à voir s’il peut séduire l’électorat modéré et convaincre la haute sphère politique du parti de le soutenir.

Herman Cain

Candidats de l’expérience, l’ancien président de la Chambre Newt Gingrich et le texan libertarien Ron Paul continuent leur campagne, tous deux soutenus par une base fidèle de partisans mais qui peinent à dépasser la barre des 10% dans les sondages.

Seule femme en lice, Michele Bachmann semble s’essouffler après le succès de son début de campagne, avant que Rick Perry n’entre dans la course.

 Le peloton de queue

L’ancien sénateur de Pennsylvanie Rick Santorum et l’ancien gouverneur de l’Utah Jon Huntsman peinent toujours à décoller dans les sondages et récolter suffisamment de donations.

Ils ont néanmoins plus de chance que l’ancien gouverneur de Louisiane Buddy Roemer et que le candidat du Nouveau-Mexique Gary Johnson, qui ne sont même pas repris dans les sondages ni invités aux débats télévisés, la meilleure publicité possible pour un candidat.

Sans compter les différents activistes, tel Fred Karger un candidat pro-gay, qui n’ont aucune chance réelle de remporter l’investiture, par manque de soutien politique et financier…ou parce qu’ils assument des choix politiques trop audacieux.

Paradoxe des sondages

Si tous les sondages donnent les républicains largement favoris face à Obama, la désignation du champion du parti pose encore problème. A la question voterez vous pour un républicain ou pour Obama? Le parti républicain gagne toujours. Par contre à la question : dans le duel Obama contre Cain, Perry, Bachmann ou Santorum lequel obtiendra votre vote?  Le président sort toujours largement gagnant. Seul Mitt Romney semble mettre en danger Barack Obama.

Le bilan économique du président démocrate laisse un boulevard vers la Maison Blanche au parti de l’éléphant mais il faudra d’abord qu’il trouve un candidat qui fasse l’unanimité.

Sondage Obama Vs GOP