Santorum jette l’éponge!

Surprise en cette fin de Week-end Pascal: Rick Santorum vient d’annoncer son retrait de la course à l’investiture républicaine. S’il déclare suspendre sa campagne pour des raisons personnelles, l’issue était de toute façon inéluctable.

Alors que la presse américaine s’attendait plutôt à un abandon imminent de Newt Gingrich, Rick Santorum a pris tout le monde de court en annonçant son retrait des primaires suite à l’hospitalisation de sa fille Bella atteinte d’une pneumonie. L’outsider de la course sort la tête haute, fort de ses onze victoires et fidèle à ses principes de « candidat des valeurs familiales »…

L’ancien sénateur de Pennsylvanie évite du même coup le scrutin du 24 avril prochain, dans l’état qu’il a représenté douze ans au Congrès. Selon les derniers sondages, Romney le devançait et perdre sur « ses terres » aurait probablement sonné le glas de sa campagne. Avec une humiliation cinglante au passage.

Santorum entouré de ses proches dans son fief de Gettysburg

Dans son fief électoral de Gettysburg, le candidat entouré de ses proches a prononcé un discours d’une quinzaine de minutes, annonçant son retrait immédiat de la campagne mais ne fermant pas la porte à un éventuel retour en 2016.

 

« Même si cette campagne présidentielle est terminée pour moi, nous n’abandonnons pas le combat » a affirmé le candidat. Après avoir remercié toute son équipe de campagne et les nombreux sympathisants, Santorum a également rendu hommage à son grand-père qui avait émigré d’Italie jusqu’aux États-Unis afin d’y travailler comme mineur. Un véritable symbole du rêve américain.

Pour conclure, Santorum a rappelé que l’objectif principal du camp républicain était de battre Obama lors de l’élection de novembre mais sans préciser s’il allait officiellement apporter son soutien à Mitt Romney.

Avec le retrait de son rival principal et New Gingrich qui  devrait aussi jeter l’éponge dans les jours à venir, Mitt Romney a désormais le champ totalement libre pour se consacrer à l’élection générale face au président démocrate. L’ancien gouverneur du Massachusetts sera également le premier candidat de confession mormone à dépasser le stade des primaires. Maintenant, la prochaine question qui va démanger la presse américaine sera de découvrir qui l’accompagnera comme vice-président sur le ticket présidentiel. Beaucoup de noms circulent déjà…

Santorum en plein recueillement (Christopher Gregory-Getty Images)

La messe est dite chez les républicains

Les stratèges du parti de l’éléphant et les analystes politiques des différents médias américains sont désormais unanimes. Mitt Romney remportera à terme l’investiture républicaine et affrontera Barack Obama dans l’élection générale de novembre.

Quatre candidats sont toujours en course mais le suspense est déjà retombé. Même si techniquement la campagne des primaires pourrait durer jusque juin, les jeux sont faits et rien ne pourra plus arrêter Mitt Romney.  A chaque scrutin, le favori creuse l’écart sur ses poursuivants et se rapproche toujours plus du fameux « nombre magique » des 1.144 délégués, ligne d’arrivée symbolique de la course à l’investiture.

Depuis les derniers succès de l’ancien gouverneur du Massachusetts, plusieurs indices viennent encore confirmer sa victoire inéluctable. A l’image d’Obama, qui l’a pour la première fois attaqué nommément lors d’une conférence de presse. La consigne est donnée et le camp démocrate décoche ses premières flèches avec des spots ouvertement hostiles à Romney.

(Caricature de Bosch Fawstin)

Romney recrute du soutien

Côté républicain, le rythme est également en train de s’accélérer et de nombreux poids lourds du parti se rallient à la candidature du mormon. Car si le parti est profondément divisé entre une aile plus modérée et une autre plus conservatrice, un projet commun fédère l’ensemble des militants: empêcher un deuxième mandat du président démocrate. Romney est souvent considéré comme le « candidat par défaut » ou le « favori mal aimé » mais il reste néanmoins le seul espoir pour reprendre le contrôle de la Maison Blanche!

Parmi les « nouvelles recrues » de la cause Romney, se trouve tout d’abord Jeb Bush.  A la fois frère de l’ancien président et très populaire ex-gouverneur de Floride, il représente un atout de taille dans cet état qui se révèle souvent décisif. Membre de la vieille garde républicaine, son père Georges H.W. Bush, 41e président des États-Unis et héritier de Reagan est également un allié intéressant au niveau symbolique.

Le sénateur de Floride Marco Rubio a également rejoint la campagne du favori. Étoile montante du parti, le politicien d’origine cubaine est un point fort pour séduire l’électorat latino et il est d’ailleurs souvent cité comme candidat potentiel à la vice-présidence sur le ticket républicain.     A l’instar de l’ambitieux Paul Ryan, président de la commission budgétaire de la chambre des représentants et opposant affirmé d’Obama. Des jeunes loups qui risquent de faire beaucoup parler d’eux à l’avenir.

Depuis le début des primaires, Romney avait également gagné le soutien du sénateur de l’Arizona John McCain. Même si l’ancien adversaire d’Obama s’était quelque peu  emmêlé les pinceaux en déclarant soutenir le président démocrate!

Le favori mal aimé

La consigne des cadres du parti républicain est claire : faire bloc autour de Romney afin d’organiser au plus vite la campagne de novembre face au président démocrate. Il faut mettre un terme à cette campagne des primaires qui tire en longueur et qui s’avère désastreuse pour l’image du favori. Attaqué sans cesse par ses rivaux,  la côté de popularité de Romney en a réellement pris un coup et le candidat a perdu pas mal  de terrain au profit d’Obama.

Selon un récent sondage d’ABC News et du Washington Post,la moitié des électeurs américains ont déjà une opinion négative du favori républicain.  Un record qui date de 1984! Et cela avant même que la machine démocrate et ses publicités négatives ne se mette en marche…

C’est pourquoi Karl Rove, stratège par excellence du parti appelle les rivaux de Romney à jeter l’éponge au plus vite.
Dans un édito du Wall Street Journal, l’éminence grise de la famille Bush a littéralement détruit la candidature de Rick Santorum, estimant qu’elle était vouée à l’échec et que « sa stratégie de faire trainer les primaires relevait d’une tentative désespérée« . Un constat sans appel.

Karl Rove, l'éminence grise de Georges W. Bush

Romney monte sur le ring face à Obama

Le grand favori républicain n’a pas encore passé le cap des primaires mais il creuse à chaque scrutin son avance sur ses poursuivants. Pressé d’en découdre avec le président démocrate, Romney enchaîne les attaques contre la « politique d’assistanat » de l’administration Obama.

L’élection générale du 6 novembre peut sembler loin mais il n’y a pas de temps à perdre pour l’ancien gouverneur du Massachusetts. Profitant de la visibilité médiatique offerte par les primaires, Romney se lance déjà à corps perdu dans la campagne.

Porté par son triomphal « hat-trick » de mardi (sa triple victoire au Wisconsin, au Maryland ainsi qu’à Washington D.C.) le candidat confirme plus encore son statut de futur adversaire d’Obama. La preuve : le favori républicain ne cite même plus ses rivaux des primaires, pour concentrer ses attaques sur l’occupant de la Maison Blanche. Romney a enfilé ses gants et le combat va durer sept mois.

Romney, plus que jamais favori (Justin Sullivan-Getty Images)

Si les thèmes de campagne vont fluctuer jusqu’en novembre prochain, le cheval de bataille de Romney concerne l’économie, son domaine de prédilection. Dans son discours de victoire au Wisconsin, devant un parterre de sympathisants, l’ancien homme d’affaires  a expliqué en quoi sa vision diffère totalement de celle du président démocrate.

« Le président Obama n’est pas responsable de la récession, mais il n’a pas su amener la reprise économique ». « En fait, il a prolongé la récession et a ralenti la reprise. Sa stratégie économique est un échec total »  a expliqué le candidat républicain.

Afin d’illustrer ses propos, Romney souligne quelques symptômes de l’échec du « plan de relance économique » entreprise par l’administration Obama. Les files de chômeurs qui s’allongent, une dette nationale sans précédent, le prix de l’essence à la pompe qui n’arrête pas de grimper,…  Et de conclure sous les applaudissements nourris: « Voulez-vous encore quatre ans de plus ? ».

Pour cet adepte de l’ultra-libéralisme, la solution pour relancer la croissance du pays viendra du secteur privé et de la libre entreprise et non pas d’un gouvernement omnipotent. Un combat d’idées qui sera au cœur de la bataille électorale de novembre.

Après sa démonstration économique, l’homme d’affaires en remet une couche en parodiant une réflexion faite par Obama, qui aspirait à devenir le 4e président le plus efficace de l’histoire!

« Le président pense qu’il fait du bon travail. Je ne fais pas de blague. Il pense qu’il fait un travail historique, dans la lignée d’Abraham Lincoln, Lyndon Johnson et Franklin Roosevelt ! ». « Il faut croire qu’à force de voler sur Air Force One (l’avion présidentiel), entouré constamment par des admirateurs qui vous disent que vous faites un excellent travail, cela suffise à vous faire perdre tout contact avec la réalité« .

Une petite pique qui renvoie à la dernière vidéo de campagne anti-Obama. Un spot étrange qui met en scène un bébé tout sourire…

Le président démocrate est également prêt à en découdre et sa réponse n’a pas tardé. Dès le lendemain, son équipe a diffusé la vidéo « Romney Vs la réalité » qui contredit point par point les propos du favori républicain.

Le même jour, son staff célébrait le premier anniversaire du lancement officiel de la campagne « Obama-Biden 2012 ». Histoire de faire étalage de l’ampleur du mouvement de réélection et de souligner l’énorme écart par rapport à l’organisation de Romney. Un exemple significatif: le nombre de donateurs. Le candidat républicain projette de dépasser la barre des 300.000 sympathisants tandis que du côté démocrate, le prochain objectif est d’atteindre les deux millions!  Le tandem Obama-Biden étant dispensé de l’exercice couteux des primaires, cela donne un solide avantage au camp démocrate, tant au niveau de la récolte de fond que de l’organisation dans les 50 états américains.

D’ailleurs, s’il est toujours énormément critiqué par l’ensemble des prétendants républicains , Barack Obama semble retrouver peu à peu le chemin du succès. Après un long passage à vide, l’indice de popularité du « président-candidat » commence à reprendre des couleurs.

Selon plusieurs sondages, il dominerait d’ailleurs Romney dans plusieurs états décisifs de l’élection : en Floride (+7%) en Ohio (+6%) ou encore en Pennsylvanie (+3). Mais à sept mois de « l’Election Day » du 6 novembre, ces projections à long terme n’ont que peu de valeurs.

Wisconsin: état pivot de la campagne

Le discours de Romney au Wisconsin marque un tournant dans la stratégie du champion républicain. Désormais il ne cite même plus ses rivaux pour se concentrer sur son rival démocrate. A l’image de son prédécesseur John Mc Cain, qui le 19 février 2008 avait lui aussi officiellement commencé dans « l’état du blaireau » sa campagne face à Obama .

Le sénateur de l’Arizona  annonçait  alors à ses partisans : « Merci Wisconsin, de nous amener  à un point où même un aviateur militaire superstitieux comme moi, peut proclamer avec confiance et humilité qu’il va être le nominé du parti dans la course à la présidentielle des États-Unis ».

John Mc Cain, l'adversaire d'Obama en 2008

Marathon républicain jusqu’en juin

La situation de McCain était différente parce que lors des dernières primaires du parti beaucoup plus d’états utilisaient le système du « Winner take all », où le premier dans les urnes  rafle l’intégralité des délégués mis en jeu. Cette année, avec la méthode de répartition proportionnelle, la campagne des primaires va inévitablement tirer en longueur.

Selon les dernières projections d’Associated Press, Romney a collecté largement plus de délégués que ses trois rivaux réunis et surtout il a dépassé le seuil symbolique des 50% (572).

Bilan de la course aux délégués (5 avril AP-NYT)

Les prochains scrutins, le 24 avril, vont encore accroitre l’avance de Romney. Il est annoncé favori dans les quatre états modérés de la côte-Est (Connecticut, Rhode Island, Delaware et New York). Santorum devrait quant à lui juste sauver les meubles en Pennsylvanie, l’état qu’il a représenté pendant douze ans au Sénat.

Si Romney s’avère d’ores et déjà impossible à rattraper par ses poursuivants, il devra néanmoins atteindre 1.144 délégués avant d’être officiellement déclaré vainqueur. L’objectif pour ses rivaux, Santorum en tête, est de l’empêcher d’atteindre cette ligne d’arrivée virtuelle. Mais à moins d’une catastrophe, le favori républicain y arrivera avant la fin du printemps. Probablement le 5 juin avec la primaire en Californie.

§ Résultats définitifs des primaires au Wisconsin :

Romney 44,1% / Santorum 36,9% / Paul 11,2% / Gingrich 5,8%

§ Résultats définitifs des primaires au Maryland :

Romney 49,2% / Santorum 28,9% / Gingrich 10,9% / Paul 9,5%  

§ Résultats définitifs des primaires à Washington D.C. :

Romney 70,2% / Paul 12% / Gingrich 10,7%

A noter que le score stalinien de Romney s’explique en partie par le fait que Santorum n’avait pas réussi à s’inscrire à la primaire. A l’instar du scrutin en Virginie…

(Source des résultats : Washington Post)

(Justin Sullivan-Getty Images)

Avril, le printemps de Romney ?

Après une courte pause, le ballet des primaires républicaines reprend aujourd’hui avec trois scrutins : au Wisconsin, au Maryland ainsi que dans la capitale américaine. Si les sondages se confirment dans les urnes, Mitt Romney devrait normalement s’imposer partout et creuser l’écart sur ses poursuivants.

Le 3 janvier dernier l’Iowa donnait le coup d’envoi des primaires, avec pas moins de sept prétendants républicains en lice. Trois mois plus tard,  la course à l’investiture s’est nettement resserrée et n’est plus aujourd’hui qu’un duel entre le grand favori Mitt Romney et l’outsider Rick Santorum.

L’ultra-conservateur est l’unique candidat qui fasse encore obstacle au sacre du « modéré du Massachusetts », le sobriquet dont est affublé Romney. Newt Gingrich et Ron Paul sont toujours officiellement candidats mais sont désormais mathématiquement hors course et relégués au second plan.

Après des scrutins dans pas moins de 29 états (sur les 50 que compte le pays), le mormon a confirmé son statut de grand favori avec 16 états à son compteur (en orange), contre 11 pour son rival catholique (en vert) . Gingrich n’a quant à lui remporté que deux victoires (en mauve) et Paul rêve encore de son premier succès.  (Voir : Bilan des primaires)

Bilan des primaires républicaines au 2 avril

Du 100% Romney ?

Les suffrages du mois d’avril, qui se déroulent essentiellement dans les états plus modérés de la côte-Est s’annoncent très favorables pour Mitt Romney. L’ancien gouverneur du Massachusetts continuera donc probablement à creuser l’écart sur ses poursuivants, jusqu’au moment où il parviendra à atteindre le total des 1.144 délégués, seuil nécessaire pour remporter l’investiture du parti.

Ce 3 avril, près d’une centaine de délégués seront mis en jeu à travers trois scrutins simultanés : au Wisconsin (42), au Maryland (37) ainsi qu’à Washington D.C. (19). Pour une fois, les primaires n’utiliseront pas le système proportionnel mais plutôt la méthode du « Winner Take All », où le premier dans les urnes rafle l’intégralité des délégués. Bref, si Romney termine premier partout, il peut faire carton plein sans laisser la moindre miette à ses rivaux républicains !

Romney, plus que jamais favori

Le cœur politique américain

Romney part clairement favori dans la capitale américaine, où beaucoup de militants républicains travaillent au sein des institutions du parti.  La situation sera nettement plus compliquée pour lui dans l’élection générale de novembre car la ville de Washington, peuplée aux 2/3 par des Afro-américains, a toujours représenté un véritable bastion démocrate. Si mathématiquement la primaire ne rapporte que peu de délégués au candidat, remporter la victoire dans le cœur politique de la nation a quand même son importance sur le plan symbolique.

Paradoxalement, les habitants du « bastion de la démocratie » sont quelques peu lésés au niveau de leurs droits électoraux. En effet, le « District de Columbia », qui se trouve entre la Virginie et le Maryland, ne bénéficie pas du même statut qu’un état classique.
Ce n’est que depuis 1961 et le 23e amendement de la Constitution, que les citoyens de Washington peuvent participer à l’élection présidentielle. Et encore aujourd’hui,  ce sont les seuls Américains qui ne peuvent pas élire de représentants au Congrès !

Maryland  sans concurrence

Dans la primaire du Maryland, le favori républicain règnera sans doute sans partage. Santorum a délaissé cet état de la « vieille Amérique», à l’électorat assez modéré, pour se concentrer sur le scrutin du Wisconsin. Largement en tête dans tous les sondages, Romney va sans doute rafler les 37 délégués mis en jeu.

Santorum mise sur le Wisconsin

Le véritable duel républicain du jour se situera dans la région des grands lacs, lors de la primaire au Wisconsin. Scrutin le plus important avec ses 42 délégués en jeu, c’est surtout le seul où Santorum a une chance de rivaliser avec Romney.  Si le candidat conservateur échoue, cela signifie que Romney va faire carton plein en remportant tous les suffrages et l’intégralité des délégués. Un beau coup pour faire taire ses détracteurs et pour confirmer plus encore son statut de chef de file républicain.

Si les derniers sondages sont tous favorables au mormon, 7,5% d’avance selon la moyenne établie par Real Clear Politics, le candidat ultra-conservateur espère toujours créer la surprise.
Sa botte secrète : un spot qui associe la politique de Mitt Romney à celle de Barack Obama. L’insulte suprême pour un républicain !

Les étapes suivantes

Après les scrutins d’aujourd’hui, la campagne connaitra une pause de trois semaines jusqu’au mardi 24 avril. Ce jour-là, les militants républicains de cinq états  de la côte-Est voteront à leur tour, répartissant pas moins de 231 délégués.
Trois anciennes « colonies originelles » des États-Unis : Delaware (17) , Rhode Island (19) et Connecticut (28) ainsi que deux états-clés des primaires : la Pennsylvanie (72) et l’état de New York (95).

Primaires républicaines - Avril

Là encore, l’ancien gouverneur du Massachusetts part favori dans la plupart des scrutins. A l’exception de la Pennsylvanie, l’état que Santorum a représenté au Sénat pendant douze ans. Le candidat ultra-conservateur sera dans l’obligation de gagner sur ses terres et devra tenter de limiter la casse jusqu’au mois de mai, qui lui sera plus favorable avec des états plus conservateurs.

Le 8 mai en Virginie-Occidentale, en Indiana ainsi qu’en Caroline du Nord. La semaine suivante au Nebraska et en Oregon. Le 22 en Arkansas ainsi qu’au Kentucky. Jusqu’au 29 où votera enfin le Texas, un autre poids lourd des primaires.

Bref, même si Romney semble impossible à rattraper, le marathon des primaires est encore loin d’être terminé…

Mitt Romney VS Eminem: la meilleure parodie des primaires

Grand favori des primaires républicaines, le candidat millionnaire a déjà accumulé une belle série de répliques maladroites et autres dérapages incontrôlés. Des maladresses de campagne qui font la joie des satires en tous genres…

Depuis une semaine, « »Will The Real Mitt Romney Please Stand Up » (que le vrai Mitt Romney se lève) fait un véritable tabac sur la toile, avec déjà près de trois millions de vues.

Un clip qui s’inspire du hit d’Eminem et qui pose la question de l’identité véritable de Mitt Romney. Un montage au scalpel brillamment réalisé, qui dissèque les travers de celui que ses détracteurs surnomment le « candidat robot »…

Millionnaire malgré lui

Alors qu’il n’a pas encore passé le stade des primaires, la stratégie de communication de Mitt Romney a déjà connu quelques ratés. Dès lors que le mormon sort du cadre des discours préétablis pour se laisser aller à une petite improvisation, la sortie de route n’est jamais loin.            Jusqu’à présent, c’est le plus souvent « à chaud », lors des débats avec ses rivaux républicains ou lors de séances de questions-réponses avec des militants, que le favori a commis le plus d’impairs.

A l’image de son désastreux pari à 10.000$ lancé à Rick Perry. Ou encore ses répliques désormais cultes: « J’aime virer les gens« , « Moi aussi je suis au chômage« , « Je ne me préoccupe pas des pauvres« , « Les compagnies sont aussi des gens« , « Ma femme a quelques Cadillac« ,…

Quel est le vrai visage de Mitt Romney?

Le candidat effaçable

En période électorale, tous les candidats commettent des erreurs. A force d’être constamment sous les feux des projecteurs, c’est inévitable. N’importe quelle personnalité publique qui enchaine des dizaines de discours, connaitra de temps à autre de petits couacs. D’autant plus qu’aujourd’hui chaque petite phrase est enregistrée et chaque dérapage peut être diffusée dans la minute sur Internet!

C’est la politique moderne et le but est d’éviter au maximum de tendre le bâton pour se faire battre. Romney accumule les bourdes mais pour sa défense, son « expert en communication » ne fait guère mieux en matière de réplique. Lors d’une interview sur CNN, Eric Fehrnstrom avait comparé son protégé à un « Etch-a-Sketch« , une ardoise magique effaçable à souhait…   (voir l’article: Romney: le candidat « effaçable« )

Carnassier de la finance

Sans revenir dans le détail sur tous les petits ratés de Romney (ça viendra d’ici novembre), ils sont le plus souvent liés à son image d’ultra-riche, qu’il essaye tant bien que mal de dissimuler. Businessman de talent, Romney a amassé une véritable fortune personnelle dans les années 80 grâce à sa société d’investissement Bain capital. Malheureusement, ce golden-boy de la finance doit quelque peu tempérer sa réussite professionnelle car aujourd’hui les traders de Wall-Street ont plutôt mauvaise presse.

Si sa réussite économique et son expérience de manager d’entreprise seront incontestablement des atouts de poids en novembre face à Obama, l’ancien homme d’affaire doit éviter d’apparaitre comme un requin qui collectionne les billets verts. En période de crise économique, l’électeur apprécie moyennement l’étalage d’un train de vie de rentier millionnaire.

Photo-montage du comité national démocrate

Plus de 2 millions par mois

En janvier dernier, Romney avait refusé de communiquer à la presse sa déclaration fiscale, un exercice auquel se plient traditionnellement les présidentiables.

Finalement, le candidat cède sous la pression des médias et révèle ses revenus pharaoniques: près de 45 millions de dollars pour 2010 et 2011. Pas trop mal pour quelqu’un qui n’a pas d’emploi. Pour figurer dans la fameuse catégorie des  « 1% d’ultras-riches » américains, il faut  bénéficier d’un revenu annuel minimum de 380.000 dollars. Une broutille pour Romney, qui gagne cette somme chaque semaine!

Selon le magazine Forbes, la référence en matière économique, les comptables de Romney ont fait de l’excellent travail. Grâce à des tours de passe-passe économique, le millionnaire bénéficie d’un taux d’imposition de seulement 14%, soit bien moins que la plupart des travailleurs américains. A titre de comparaison, le taux d’imposition d’Obama est de 26%, Santorum 28,5% et Gingrich (qui gagne le plus) passe la barre des 30%.

En outre, la déclaration d’impôts du couple révèle des comptes bancaires dans différents paradis fiscaux: en Suisse, aux Bermudes ainsi qu’aux îles Caïmans. Sans compter la pile de lingots probablement enterrés au fond du jardin de la famille Romney.

Comme il est de coutume chez les mormons, le candidat a également fait des dons conséquents à son église. 4 millions de dollars tout de même. Mais l’homme d’affaires n’a de leçon à recevoir de personne en matière d’investissement. Il y a fort à parier que le 6 novembre prochain ses coreligionnaires le lui rendent au centuple dans les urnes!

"Money-Romney" et ses associés, à l"époque de Bain Capital

Obama 007: Opération « micro brûlant »

La petite phrase échangée entre le président démocrate et son homologue russe lors du sommet à Séoul, soulève une volée de critiques dans le camp républicain. Un nouveau spot inspiré des films de James Bond ridiculise le « président flexible »,

« My name is Obama…Barack Obama« . La réplique ne sort pas du dernier volet des aventures du héros de Ian Fleming, mais bien d’une vidéo financée par le Super-Pac « American Crossroads », un groupe farouchement hostile au président démocrate.

Dans ce clip assez original, le spectateur est plongé dans une ambiance de guerre froide, où les ogives nucléaires défilent sur la place rouge et où la troisième guerre mondiale est aux portes de l’Amérique ! Obama y est présenté comme un agent plus ou moins secret, dont l’unique mission est de remporter l’élection du 6 novembre, afin d’obtenir une flexibilité sans limite qui doit servir d’obscurs intérêts…

De retour en pleine guerre froide...

Si l’objectif final du « président flexible » n’est pas très clair, ses noirs desseins servent les intérêts de la Russie, la rivale éternelle.  L’agent Obama, qui ne serait en réalité que le valet de Poutine, devrait à terme permettre l’avènement d’un nouvel ordre mondial. Bref, un pur moment de cinéma!

Au cas où l’électeur n’aurait pas bien entendu l’échange entre les deux présidents (révélé à cause d’un micro resté allumé) le clip le diffuse quatre fois en moins de 90 secondes : « Après mon élection, je serais plus flexible… ». Obama risque de payer longtemps cette petite indiscrétion.

L’entretien entre les deux chefs d’états concernait différents sujets géopolitiques mais essentiellement le projet de bouclier antimissile européen, éternelle pomme de discorde entre les deux pays.

(Voir articles sur le sujet: Obama pris en « en flagrant délit »Spot anti-Obama « Après mon élection… » )

La petite phrase polémique

Suite à cette gaffe, Mitt Romney a vivement critiqué la politique étrangère de Barack Obama, qu’il ne trouve pas assez ferme. Le favori républicain tente de s’imposer dans ce domaine, où il n’a pourtant aucune expérience par rapport au président en exercice. Un désavantage certain en vue de l’élection de novembre.

Romney relance la guerre froide

Le candidat qui domine les primaires est monté sur ses grands chevaux avant de s’enfoncer dans les sables mouvants, en estimant que la « Russie reste l’ennemi géopolitique N°1 des États-Unis« . Interrogé ensuite par un journaliste, sur la menace que représente des pays comme l’Iran ou la Corée du Nord, le probable futur adversaire d’Obama ne savait plus trop que répondre. En voulant marquer des points suite à la bourde d’Obama, il s’est finalement tiré une balle dans le pied!

En réaction, le président russe Dmitri Medvev (en poste jusqu’au 7 mai) a répondu au candidat « Aujourd’hui nous sommes en 2012 et non pas au milieu des années 1970. Peu importe le parti auquel il appartient, il doit tenir compte des réalités existantes ». Une remarque cinglante qui souligne l’inexpérience de Romney dans le monde de la diplomatie internationale. C’est ce qu’on appelle l’effet Boomerang.

Vladimir Poutine, l’homme fort de Russie


Gingrich : le candidat en chute libre

Abandonné par son dernier mécène, la campagne de Newt Gingrich va droit dans le mur. Mathématiquement hors course, une seule inconnue subsiste : combien de jours avant qu’il ne jette définitivement l’éponge ?

L’adage est bien connu : quand le bateau coule, les rats quittent le navire. Et si « capitaine Gingrich » se donnait la peine d’ouvrir les yeux, il se rendrait bien compte que sa campagne prend l’eau de toute part. Depuis plusieurs semaines, les mauvaises nouvelles s’enchaînent et plus personne ne croit à ses perpétuelles promesses de « comeback fracassant » !

(Lire les articles précédents sur le même sujet: Le chant du cygne de GingrichGingrich:toujours plus proche de la voie de garage)

Près de trois mois après le début des primaires républicaines, l’homme fort de Géorgie doit se rendre à l’évidence: il n’a plus aucun espoir de succès. Après une trentaine de scrutins, Gingrich n’a remporté que deux états (Caroline du Sud et Géorgie), contre 16 pour Romney et 11 pour Santorum. Et à moins d’un miracle, il ne gagnera plus nulle part.

Complètement largué dans la collecte de délégués, le palmarès de Gingrich  a juste de quoi impressionner Ron Paul, la lanterne rouge des primaires. L’heure de gloire de l’ artisan de la « révolution conservatrice », où les républicains avaient récupéré le contrôle du Congrès en 1994, semble désormais révolue.

Newt Gingrich

Selon la moyenne des sondages établie par « Real Clear Politics« , Gingrich pointe depuis un moment sous la barre des 15% d’intentions de vote, un score nettement insuffisant pour encore espérer remporter l’investiture. D’autant que cet indicateur ne prend pas en compte les mauvais nouvelles des derniers jours…

Hier, la presse américaine faisait écho des difficultés de trésorerie du candidat. Avec un bilan financier dans le rouge, Gingrich effectue de drastiques coupes budgétaires en limitant ses déplacements et en renvoyant un tiers de son équipe, dont son directeur de campagne !

L’empereur des casinos abandonne Gingrich

Les dons des sympathisants ne remplissent plus les caisses depuis longtemps et Gingrich ne devait son salut qu’aux largesses de son mécène, Sheldon Adelson. Afin de soutenir les idées pro-israéliennes du candidat, le milliardaire avait injecté plus de 16,5 millions de dollars via le « Super Pac pro-Gingrich ».

Une broutille pour « l’empereur des casinos » qui est à la tête d’un empire colossal. Selon un article du Huffington Post, qui reprend un calcul de Forbes, cet ultra-riche gagnerait en moyenne 3,3 millions de dollars…de l’heure !

Sheldon Adelson s’est d’ailleurs dit prêt à  investir pas moins de 100 millions de dollars afin d’empêcher un deuxième mandat d’Obama.
Mais l’homme au chéquier illimité s’est lui aussi finalement rendu compte qu’il ne misait pas sur le bon poulain. Dans une vidéo publiée sur le Jewishjournal, le milliardaire vient d’annoncer qu’il retirait son soutien à Gingrich parce que le candidat est « en bout de course »…

Mercredi matin sur MSNBC, son porte-parole (bientôt au chômage) avait beau détailler la stratégie de Gingrich, plus personne n’était dupe.
Mathématiquement hors course, le candidat a pour unique objectif d’empêcher Mitt Romney, d’atteindre le total de 1.144 délégués, seuil nécessaire pour gagner l’investiture.

Dans pareil cas de figure, les compteurs seraient alors remis à zéro pour un second tour, une procédure d’exception dénommée « convention négociée ». Les instances dirigeantes du parti, réunies en convention en Floride, devraient alors désigner le candidat officiel du parti…

Désormais sans perfusion financière, l’ancien président de la Chambre n’a plus aucun espoir dans ces primaires. Techniquement, si toute sa stratégie repose sur la convention négociée, il devra s’accrocher jusque fin août. Bon courage Newt. Moïse a bien erré 40 ans dans le désert.

Sondage de CNN: Gingrich doit il jeter l'éponge?

« Obama-ville » : la série qui hante l’Amérique

Pour la première fois, l’équipe de campagne de Rick Santorum délaisse Romney pour s’attaquer directement  au président démocrate. Résultat: un spot post-apocalyptique digne d’un film d’horreur. Âmes sensibles s’abstenir. 

2014. Obama en est à son deuxième mandat à la tête du pays et la situation est plus catastrophique que jamais. Marasme économique, chômage caractérisé, inflation galopante, soins de santé inabordables, explosion du prix de l’essence,…  Bref, la première puissance mondiale s’est écroulée et les  États-Unis ne sont plus qu’un vaste chancre dévasté.

Bienvenue dans Obama-ville, petit hameau perdu où la situation est à l’image du pays: sans espoir. Un paysage de désolation aux murs décrépis où des enfants malnutris courent pieds nus dans les ruines à la recherche d’un quignon de pain,…                                                                                       Tel risque d’être l’avenir des Américains, s’ils ne mettent pas un terme à la présidence d’Obama le 6 novembre prochain!

Cette vidéo au format court d’une minute, n’est que le premier volet d’une mini-série de huit épisodes déclinés sur le même thème de l’Obama- phobie. Ce pilote donne déjà le ton en proposant un condensé de toutes les peurs qui hantent aujourd’hui l’Amérique: chômage, perte des valeurs, montée de l’islam radical, etc. Et afin de bien faire passer le message, John Brabender, le réalisateur, utilise toutes les ficelles des films d’horreur…

« The Atlantic Wire » met d’ailleurs en lumière dans un article, quelques éléments du spot tirés de séries télévisées et des films hollywoodiens. Le corbeau de « Six feet under », un hôpital désert comme dans « Walking dead », les hommes en costume sombre de « Matrix » ou encore la filette de « The Ring »,…

Avec tous ces clins d’œil, le montage ressemble plus au final à un parodie qu’à un véritable spot politique mais en tout cas le clip sort du lot et arrive à faire parler de lui…

Le passage le plus troublant survient à la 40e seconde où le visage de Mahmoud Ahmadinejad, président de la république islamique d’Iran, se transforme une fraction de seconde en Barack Obama. Pile au moment où le narrateur parle des ennemis de l’Amérique. Un rapprochement d’un goût douteux, qui rappelle le principe des publicités subliminales.

Avec la crainte croissante d’un Iran nucléarisé, la peur de l’islam radical, le traumatisme du 11 septembre et encore aujourd’hui une bonne partie de l’électorat qui pense qu’au fond Obama est un musulman caché, l’amalgame est assez facile.

Interrogé par un journaliste de Politico, le porte-parole de Santorum assure pourtant que le but n’était pas que les spectateurs pensent que les deux présidents soient une seule et unique personne. L’explication n’est pas très convaincante, surtout après analyse du choix des portraits: même cadrage, même profil, vêtements identiques…

Une spécialité américaine

Le premier amendement de la Constitution américaine, qui assure une totale liberté d’expression permet aux candidats de dire à peu près ce qu’ils veulent. Avec comme résultat des spots publicitaires hauts en couleurs et parfois violents. Une spécificité de la politique américaine qui ne s’importera pas tout de suite en Europe, où le public est différent et où les techniques de communication sont toujours une génération en retard.

Mais qui sait? La « vieille Europe » rattrape bien souvent sa cousine américaine. Le principe des primaires au sein d’un parti, le modèle des débats télévisés entre candidats et aussi l’art de la politique via les réseaux sociaux a bien traversé l’Atlantique. Difficile aujourd’hui d’imaginer l’équipe de campagne de François Hollande réaliser un spot de ce genre sur Sarkozy, qui brigue lui aussi un deuxième mandat…

Pour l’anecdote, la ville d’Obama existe réellement. C’est une petite bourgade de pêcheurs dans la préfecture de Fukui, au Japon. Lors de la campagne de 2008, les habitants avaient d’ailleurs supporté le sénateur de l’Illinois!

Photomontage anonyme d'Obama-ville

Romney : le candidat « effaçable »

Le grand favori des primaires républicaines traîne depuis longtemps une réputation de « girouette politique ». Mais la récente déclaration de son porte-parole qui l’a comparé à une « ardoise magique » qu’on peut réinitialiser à loisir, ne va certainement  pas arranger les choses…

Depuis quelques jours, le jargon politique américain possède un nouveau terme pour qualifier les candidats qui changent d’opinions : « Etch a sketch ». Si l’appellation est un peu barbare, c’est avant tout la marque déposée d’un jouet pour enfants, connu en Europe comme l’ardoise magique. Très populaire depuis les années 60, le but de ce jeu est de dessiner quelque chose puis de secouer l’appareil afin que l’écran devienne à nouveau vierge. Il est donc possible de « dessiner à l’infini pour un plaisir sans limites », comme l’affirme le slogan publicitaire.

Cartoon de Bob Gorrell

Mais depuis la déclaration d’Eric Fehrnstrom, principal porte-parole de Mitt Romney, le jeu enfantin a pris un sens bien moins innocent.         Dans une apparition sur CNN, il explique que son poulain n’aura aucun mal à faire oublier ses prises de position les plus conservatrices, une fois la période des primaires terminée: « Romney possède un bouton reset pour l’élection générale où tout change. C’est en quelque sorte un etch-a-sketch, vous le secouez et vous recommencez tout à zéro… »

Romney la girouette

Au niveau du suicide politique, il est difficile de faire mieux. Un « expert » en communication qui avoue à l’antenne que son candidat change d’idées comme de chemises, c’est vraiment lui donner la pire publicité possible !

La petite phrase a été reprise en un instant par tous les médias américains et s’est transformée en une arme de campagne pour tous ses rivaux républicains. L’ancien gouverneur du Massachusetts trainait déjà une mauvaise réputation de « robot », qui dit ce que les électeurs veulent entendre mais pas ce qu’il pense et de ‘girouette politique’ (flip-floper). Mais avec cette erreur colossale de communication, sa réputation ne va pas vraiment s’améliorer.

Cartoon de Pat Bagley

La comparaison d’Eric Fehrnstrom est un véritable cadeau pour les adversaires  du mormon. Depuis cet incident, les parodies de « Romney l’ardoise magique » pleuvent sur la toile et il y a fort à parier que l’effet perdure jusqu’en novembre prochain.

Premier à saisir la balle au bond, Rick Santorum fait allusion au « etch a sketch » le jour même dans un discours de campagne. Le rival principal de Romney joue à fond sur les valeurs religieuses et conservatrices et se demande si une fois au pouvoir Romney ne réécrira pas la Constitution…

Avec une campagne en perte de vitesse, Newt Gingrich profite de l’aubaine pour casser un peu de sucre sur le dos de Romney, le « modéré du Massachusetts ». Une animation permet sur son site de secouer Romney à la manière de l’ardoise magique, afin d’obtenir un candidat plus ou moins conservateur!

Dans un spot sans concession, le favori républicain est confronté à son passé de candidat modéré, à l’époque où il faisait campagne pour devenir le gouverneur du Massachusetts. Des images d’archives qui parlent d’elles-mêmes…

L’une des nombreuses parodies qui circulent en ligne…

Sans doute le candidat le plus stable au niveau des valeurs qu’il défend, le libertarien Ron Paul s’en prend à tous ses rivaux d’un seul coup!

Primaires à droite, générale au centre

Si la réflexion du porte-parole de Romney s’avère être une terrible erreur de communication, tous les stratèges de campagne pensent plus ou moins la même chose, il ne faut juste pas en parler ouvertement à l’antenne. Dans le cadre des primaires républicaines, l’élection se joue très à droite et particulièrement cette année. Les prétendants à l’investiture ont tendance à mettre en avant leur côté conservateur afin de séduire l’électorat  le plus radical du parti. Dans cette optique, le « candidat républicain standard » se déclarera hostile à l’avortement, au mariage homosexuel mais en revanche très pieux et puritain.

Une fois qu’il a remporté les primaires de son parti, le « candidat officiel républicain» devra adapter son message politique au cadre de l’élection générale, face au rival démocrate.  S’il veut séduire les électeurs du centre de l’échiquier politique et les indépendants, le candidat devra alors défendre des positions moins tranchées et notamment sur les question sociales.

C’est pourquoi un conservateur dans les primaires peut parfois se transformer en un « conservateur relativement modéré » quelques mois plus tard, durant l’élection générale. Et ce sera sans doute le cas cette année avec Mitt Romney, qui a pour l’instant passé autant de temps à discuter d’avortement que d’économie, un thème qui sera pourtant son cheval de bataille face à Obama.

Une publicité inespérée

L’ancien gouverneur du Massachusetts est reconnu pour ses talents de businessman.  Il a amassé une colossale fortune personnelle grâce aux investissements de sa société Bain Capital. L’homme d’affaires aurait-il racheté en sous main la société qui produit « etch a sketch »?                   C’est l’hypothèse farfelue soulevée par l’humoriste Stephen Colbert.

Depuis la gaffe de son conseiller en communication, le jeu des années 60 fait son grand comeback dans les magasins américains. Depuis une semaine, les ventes du jouet ont augmenté de 3000% et il est même en rupture de stock un peut partout dans le pays. Voilà l’impact que Romney a sur l’économie!

(AP Ohio Art and Melina Mara -The Washington Post)

Spot anti-Obama « Après mon élection… »

Les réactions à la petite phrase échangée entre le président démocrate et son homologue russe Dmitri Medvedev, ne se sont pas fait attendre. En période électorale, les candidats font feu de tout bois et cette réplique lourde de sens inspire déjà des spots publicitaires.

L’échange survenu hier lors d’un sommet à Séoul rassemble tous les éléments d’un film d’espionnage en pleine guerre froide. Conversation secrète entre dirigeants, bouclier antimissile, complicité mystérieuse entre les deux hommes et jusqu’à la réplique « Je transmettrai cette information à Vladimir« (Poutine). Voilà de quoi alimenter les fantasmes des détracteurs de Barack Obama.

 (voir l’article précédent: Obama pris « en flagrant délit »)

« Il nous cache des choses », « Quels sont ses autres secrets? » « Quels sont ses futurs projets? », sur les réseaux sociaux les rumeurs vont bon train. D’autant que le flou qui entoure le programme de deuxième mandat d’Obama permet les extrapolations les plus folles. Sur Twitter,un nouveau sujet a même été lancé (#ObamaAgenda) afin de deviner les vilains petits secrets du président cachotier!

Ce premier spot sur le sujet sera bientôt suivi par d’autres car force est d’avouer que l’administration d’Obama est moins prolifique en matière de scandale que celle de son prédécesseur texan.

Si la Maison Blanche a relativisé l’importance des propos du président en exercice, les candidats républicains par contre s’en donnent à cœur joie. Avec en première ligne le favori Mitt Romney, qui saute sur l’occasion de s’en prendre à son (très probable) futur adversaire de novembre.

Sur CNN, le mormon assimile la réplique d’Obama à un double jeu: un discours fort devant les caméras mais une position très conciliante en privé. « La Russie n’est pas un ami sur la scène internationale et c’est très inquiétant de voir ce président chercher davantage de flexibilité ».

L’ancien gouverneur du Massachusetts joue la carte sensible avec de vieux relents de guerre froide: « Je suis très inquiet, je pense que les Américains ressentiront la même chose. Voilà un président qui nous dit une chose et en fait une autre« .

Obama à la frontière nord-coréenne (© Reuters-Larry Downing)